Les enseignants grévistes de la Coordination des lycées d'Alger (CLA) exigent des pouvoirs publics l'ouverture de véritables négociations. Les 45 délégués présents, hier, au siège du Cnes étaient unanimes : si Benbouzid veut un dénouement à la crise, qu'il ouvre le dialogue avec nous. C'est une question de dignité, jugent-ils. Concernant le mouvement de grève qui reste maintenu pour cette semaine, le CLA a limé les angles en proposant une issue douce : demander l'ouverture des négociations et suspendre la grève après avoir arraché certaines garanties. Les grévistes demandent un arrêté ministériel pour identifier la nature de la prime de qualification avec indexation au salaire de base. Ils exigent le remboursement de toutes les ponctions avec comme échéance la paie échue au mois de décembre. Ils demandent également la levée effective d'ici à mercredi de toutes les sanctions et poursuites judiciaires à l'échelle nationale. En tout cas, le CLA met la tutelle en garde. «Si le ministère ne dialogue pas avec nous, il assumera les conséquences de son choix». Pour le rattrapage du temps perdu, les enseignants sont prêts à combler le retard sans pour autant vouloir que le ministre leur impose un calendrier. Pour rappel, le Cnes a fait 3 mois de grève sans qu'il ait eu recours aux rattrapages indirects ni décrété l'année blanche. Par ailleurs, les grévistes déclarent que leur salaire a chuté en une décennie de 5 fois le Snmg à 1,8. Une femme de ménage ou un agent de sécurité à Sonatrach touche l'équivalent d'un professeur ayant 20 ans d'ancienneté dans l'éducation. Le PES est devenu un Smicard alors qu'en Tunisie, à titre d'exemple, il touche l'équivalent de 55.000,00 DA. Donc, c'est le ras-le-bol des PES. Ils veulent une grève de dignité contre ce qu'ils qualifient de «mépris affiché par la tutelle».