Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a appelé hier l'Occident à ne pas «saboter» l'accord de Genève sur les principes d'une transition politique en Syrie proposée fin juin. «Nous sommes convaincus qu'il ne faut pas saboter ce qui a été fait à Genève», a déclaré M.Lavrov aux journalistes, au cours d'une visite au Bélarus. «Nous allons demander dans les prochains jours à nos partenaires (occidentaux) une réponse claire, s'ils soutiennent ce qu'ils ont signé à Genève. Si oui, pourquoi ne prennent-ils pas de mesures pour le mettre en oeuvre», a-t-il ajouté. «Il faut que tout les acteurs extérieurs fassent pression sur toutes les parties syriennes et arrêtent d'inciter l'opposition à poursuivre la lutte armée», a poursuivi M.Lavrov. La Russie, partenaire de longue date de la Syrie, a semblé prendre ses distances ces dernières semaines avec le régime de Bachar Al Assad, sans pour autant infléchir son opposition de principe à toute politique d'ingérence dans une crise qu'elle juge «intérieure». Début août, le médiateur mandaté par l'ONU et la Ligue arabe pour la Syrie, Kofi Annan, avait annoncé sa démission de son poste, expliquant qu'il n'avait «pas reçu tous les soutiens que la cause méritait». Il avait été nommé en février et quitte officiellement son poste fin août. Kofi Annan faisait allusion à l'incapacité du Conseil de sécurité de l'ONU à faire pression sur les protagonistes du conflit syrien, notamment sur l'opposition armée, curieusement épargnée et jamais condamnée pour les carnages qu'elle commettait parmi les civils syriens. Le plan en six points de Kofi Annan étant resté lettre morte, la Russie avait aussi soutenu un accord sur les principes d'une transition en Syrie, adopté le 30 juin à Genève par le Groupe d'action sur la Syrie, constitué par M. Annan. Ce texte ne contient aucun appel à M.Assad à renoncer au pouvoir.