Au terme de la réunion des pays du champ direct, concernés par la sécurité au niveau du Sahel, tenue y a dix jours à Niamey, il a été convenu, après examen des deux rencontres précédentes à Alger et Nouakchott, l'organisation d'une réunion de haut niveau devant rassembler des spécialistes, des experts et des militaires. La date a-t-on appris de sources crédibles, devrait être fixée en commun accord des pays. Selon nos sources, cette réunion pourrait être un tournant décisif par rapport au contexte politico-sécuritaire malien, soulignant que les grandes lignes et une stratégie seront déterminées pour une sortie de la crise, n'écartant pas une éventuelle mesure de force contre les groupes armés qui continuent de contrôler une grande partie du territoire malien, notamment Al Qaîda au Maghreb islamique qui s'adonne à des activités terroristes dans la bande sahélo-saharienne. Les mêmes sources confient que cette rencontre qui réunira l'Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie, s'élargira à la participation du Burkina Faso, du Tchad et du Nigeria, également touchés par la menace terroriste qui sévit au nord du Mali. Une menace qui a pris de l'ampleur à l'ombre d'une connexion entre les différentes fractions terroristes. Nos sources ne cachent nullement certaines inquiétudes non encore résolues du «qui dirige qui» par exemple, ce qui est sûr pour nos sources les pays cités plus haut font face à plusieurs formations terroristes à savoir: Al Qaîda au Maghreb islamique, le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest, Ansar Eddine, le Shabab somalien, Boko Haram, en plus des groupes salafistes de la Libye qui agissent sous la coupe d'Abdel Hakim Belhadj et dont une bonne partie de s'effectif a été transféré en Syrie. Ceci pour dire que le pays du champ impliqués dans la stratégie de lutte antiterroriste et qui coopèrent au sein du Comité d'état-major opérationnel conjoint (Cemoc), sont appelés à concrétiser sur le terrain leur coopération d'où d'ailleurs la création, par les chefs des services de renseignements de ces mêmes pays, d'un organisme nommé l'Unité de fusion et de liaison (UFL). Le but, selon les mêmes sources, est de rendre le renseignement opérationnel sur le terrain, cette stratégie est très efficace, a-t- on ajouté. Les renseignements sont, cependant d'abord fournis aux différentes armées, leur exploitation est basée sur une coopération et une action commune. Cette tactique intervient au moment où la situation dans le Nord malien s'aggrave avec l'émergence de mouvements extrémistes, qui continuent d'avoir la main mise sur une partie du Mali. Sa mise en application sera effective après examen de l'état de la menace dans le Sahel, l'adoption des mesures pour lutter contre le terrorisme et le crime transnational et notamment l'évaluation des probables répercussions sur les pays voisins. Cette démarche selon nos sources n'écarte nullement la recherche d'une solution politique à la crise. Une position sur laquelle insiste d'ailleurs l'Algérie. Par ces deux mécanismes, l'Algérie entend adapter des mesures sécuritaires à des actions politiques sans le recours à la force.