L'enseignant est «le coeur battant» de la réforme du système éducatif. Affirmant que le gouvernement a trouvé des solutions aux revendications légitimes des enseignants, Benbouzid juge que la grève n'a plus de raison d'être. Intervenant avant-hier lors du journal télévisé de 20 heures, le ministre de l'Education a appelé les enseignants grévistes à regagner leurs postes aujourd'hui «dans leur intérêt et celui des élèves». Il a incité les enseignants à «faire preuve du sens de la responsabilité et de vigilance et à garder l'école loin des conflits politiques et syndicaux». Concernant le Cnapest qui exige sa reconnaissance officielle par les pouvoirs publics, le ministre a relevé que d'«autres revendications sont illégitimes». Par ailleurs, Benbouzid considère que l'enseignant est «le coeur battant» de la réforme du système éducatif. Ensuite, le ministre passe à l'offensive: «La Fonction publique appliquera de manière immédiate toutes les mesures du gouvernement» au cas où les enseignants grévistes refuseraient de rejoindre les écoles aujourd'hui. Ces mesures consistent à déposer plainte, auprès des cours pénales, contre les responsables et les instigateurs de cette grève «illégitime et sauvage» qui «entrave le droit constitutionnel à l'éducation ». Puis la tutelle procèdera «à la suspension et la radiation» des enseignants qui ne reprennent pas aujourd'hui les cours. Le département de Benbouzid recrutera des diplômés universitaires en remplacement des enseignants grévistes. Dans cette optique, le ministre indique, à titre d'exemple, que «le nombre des enseignants dans la wilaya de Annaba est évalué à 1300 alors que le nombre de diplômés universitaires en quête d'emplois dépasse les 2000 personnes». Le ministre a, en outre, mis en exergue les mesures prises en faveur de son secteur, à savoir la revalorisation récente des salaires sous la forme d'une indemnité de qualification. Les PES et corps assimilés avaient bénéficié d'un montant mensuel net fixé à 5000 DA, leurs collègues PEF 3 200 DA et les MEF 2500 DA. Le ministre a réaffirmé que «les augmentations dont bénéficient tous les travailleurs du secteur tous corps confondus sont permanentes et fixes et seront comptabilisées dans le calcul de la retraite». En tout cas, si la mesure de radiation est appliquée dès aujourd'hui, il est fort possible que la protestation descende dans la rue. Un autre cas de figure n'est pas à écarter cette semaine: c'est de voir les deux autres paliers (primaire et moyen) emboîter le pas aux PES grévistes en guise de solidarité. Un scénario que le pouvoir fera tout pour éviter car synonyme d'un embrasement dans le secteur de l'éducation. Pour l'instant, Benbouzid souhaite qu'une issue soit rapidement trouvée sans avoir à recourir à ces mesures coercitives. Le sort de 50.000 PES se décidera aujourd'hui.