Multiplication des activités criminelles et terroristes dans le nord du Mali L'aide sollicitée pourrait se matérialiser par le renforcement des capacités antiterroristes et d'un détachement de liaison et d'observation. Le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz a discuté jeudi de la situation au Mali avec le conseiller du chef de la diplomatie française pour le Sahel, Jean Felix-Paganon, en visite à Nouakchott. ́ ́Nos discussions ont porté exclusivement sur la situation au nord du Mali ́ ́, a déclaré à la presse l'émissaire français M.Felix-Paganon au terme de discussions avec le président mauritanien. Le responsable français a indiqué qu'il conduisait une délégation ́ ́associant ́ ́ la présidence et le ministre des Affaires étrangères de son pays, délégation qui a achevé à Nouakchott une tournée de plusieurs jours dans six pays de la région dont le Mali, pays voisin de la Mauritanie. Selon lui, les discussions ont porté sur le nord du Mali, depuis cinq mois aux moins de groupes armés qui en ont évincé des rebelles touareg auxquels ils s'étaient initialement alliés. ́ ́Nous sommes convenus, effectivement, à la fois de la gravité que constitue la menace terroriste au Nord-Mali et de la nécessité d'y faire face, mais également de l'impérieuse nécessité de développer le dialogue politique qui permettra aux forces politiques qui sont présentes au nord du Mali - qui ne sont pas des forces terroristes - de participer à l'effort commun pour parvenir à la réunification du Mali ́ ́, a ajouté le diplomate français qui était arrivé mercredi soir à Nouakchott et a quitté la Mauritanie jeudi. Le président malien par intérim Dioncounda Traoré a indiqué, dans une lettre adressée aux dirigeants ouest-africains, que son pays ne souhaitait pas le déploiement de ́ ́forces militaires combattantes ́ ́ étrangères sur son territoire mais sollicite l'aide de l'Afrique de l'Ouest notamment au plan logistique pour récupérer le Nord aux mains de groupes armés. Dans cette lettre de trois pages datée du 1er septembre, le président Traoré ́ ́sollicite (...) l'aide de la Cédéao ́ ́, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, ́ ́dans le cadre du recouvrement des territoires occupés du Nord et la lutte contre le terrorisme ́ ́. ́ ́Par contre, le déploiement d'unité de police constituée ou de forces militaires combattantes est sans objet ́ ́, précise-t-il. Selon lui, l'aide sollicitée ́ ́pourrait se matérialiser ́ ́ de différentes manières, dont ́ ́le renforcement des capacités anti-terroristes ́ ́ et des moyens techniques, le déploiement d' ́ ́un détachement de liaison et d'observation ́ ́ qui serait intégré dans un centre de coordination des opérations de sécurisation des institutions de la transition ́ ́. Il envisage une aide pour ́ ́la réorganisation des forces armées et de sécurité ́ ́ du Mali à travers des formations, acquisitions de matériel et soutien logistique. Pour ́ ́la restauration de l'intégrité territoriale du Mali ́ ́, il évoque des ́ ́soutien et appui aériens (appui renseignements, appui direct des troupes engagées, destruction des bases logistiques situées en profondeur), cinq bataillons à partir de la ligne de front, à engager graduellement dans le contrôle des villes reconquises ́ ́ notamment. Cet aspect pourrait inclure aussi ́ ́l'acheminement de l'assistance humanitaire ́ ́, ́ ́soutien ́ ́ au plan sanitaire, la ́ ́reconstruction des camps et autres infrastructures ́ ́. Au regard de la situation actuelle au Mali, ́ ́de la multiplication des activités criminelles et terroristes dans le nord du pays et des risques sécuritaires qu'elles font peser également sur toute la sous-région dans l'immédiat et sur le monde entier à terme, l'urgence d'une action concertée et coordonnée du Mali, de la Cédéao et de la communauté internationale n'est plus à démontrer ́ ́, déclare Dioncounda Traoré dans sa lettre adressée au chef de l'Etat ivoirien Alassane Ouattara en sa qualité de président en exercice de la Cédéao. Le 26 septembre prochain, une conférence de haut niveau consacrée au Sahel sera présidée par le Secrétaire général des Nations Unies et destinée à accroître la mobilisation internationale, se tiendra en marge de l'Assemblée générale des Nations unies. Le président français, François Hollande et le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, y participeront.