Le glorieux Mouvement de libération nationale, (le FLN) n'en finit pas de subir des avanies de la part de ceux supposés préserver ce symbole de la Révolution, des manipulations et instrumentalisations politiciennes. Las! Le FLN est aujourd'hui tombé bien bas qui, après les dobermans, fait donner les «baltaguias» contre ses opposants. Un phénomène, importé d'Egypte, hier encore, inconnu. On a beau déplorer la chose, les faits sont là et les affrontements de vendredi entre pro et anti-Belkhadem à Hydra, n'ajoutent rien à la gloire - voire à la déchéance - d'un parti dont ses dirigeants lui ont fait atteindre le fond. Mais ce qui est incompréhensible dans cette affaire, c'est encore le silence assourdissant qu'observent de concert le ministère des Moudjahidine et l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) théoriquement gardiens vigilants de la Révolution et de ses symboles. Il nous semble que le sigle «FLN» hautement symbolique (en fait c'est tout ce qui demeure du mouvement qui conduisit la guerre de Libération de 1954 à 1962) appartient au peuple algérien et qu'il aurait dû être - dès l'indépendance - soustrait aux mouvances idéologiques et politiciennes. Cela n'a pas été fait. Bien au contraire, le FLN a été transformé en «appareil du parti» (d'aucuns estiment que c'est plutôt une machine électorale) qui servit et sert de tremplin politique à des générations d'apprentis politiciens qui ont tiré partie d'un sigle, cher aux Algériens, mais vidé au préalable de toute substance et de toute connotation politique. Le FLN servait d'épouvantail à toute velléité de remise en cause - pas du FLN en tant que tel - de ceux qui dirigeaient le pays en son nom. En fait, un lien ombilical lie les Algériens à ces trois lettres chères à leur coeur. Ils n'ont d'ailleurs jamais récusé le FLN même s'ils critiquent volontiers ses dirigeants. La seule fois où le peuple décida de sanctionner ceux qui le dirigent, il y eut l'effet boomerang de l'accession au pouvoir communal des islamistes de l'ex-FIS, ouvrant une ère de désolation pour le pays. Or, depuis l'indépendance, le FLN a servi de marche-pied vers le pouvoir et beaucoup s'en sont servis sans état d'âme. Aussi, nous ne jetterons pas la pierre à M.Belkhadem qui n'a fait, au long de la dernière décennie, que suivre la voie tracée depuis une cinquantaine d'années. L'actuel secrétaire général du FLN, qui a été un «redresseur» en son temps, a cependant été celui qui introduisit les dobermans dans la conduite politique d'un parti afin de contrer Ali Benflis en 2004, qui récidive donc aujourd'hui en faisant appel aux «baltaguias» contre ses opposants. Mais on peut vitupérer à n'en plus finir, reste le triste constat: le Front de libération nationale qui fédéra les Algériens, fondé par Larbi Ben M'hidi, Benboulaïd, Krim Belkacem, Zighout Youcef et leurs pairs des «22» Glorieux est désormais traîné, à longueur de jours, de mois et d'années, dans la boue par des opportunistes qui ne se sont jamais demandé s'ils ne discréditaient pas, par leurs manquements et leurs outrances, l'Algérie et sa Révolution en se livrant à des batailles de chiffonniers pour le contrôle du FLN. Un FLN qui reste, quoi que l'on dise, la porte assurée d'accès au pouvoir. Il est vrai que le FLN donne une dimension et une visibilité politiques qu'aucune formation politique n'est en mesure d'assurer en Algérie. Aussi, la «couverture» FLN est-elle recherchée fut-ce au prix de moyens peu orthodoxes et d'excès que la morale réprouve. Mais c'est encore le silence de MM.Abbas (ministre des Moudjahidine) et Abadou (secrétaire général de l'ONM) qui est curieux, ceux-ci en charge des affaires des moudjahidine, sont directement concernés par les événements qui marquent le Mouvement de libération nationale, ledit FLN. C'est le cas depuis au moins dix ans avec la phase humiliante du gel du FLN par la justice en décembre 2005. Le FLN n'est pas un parti comme les autres. C'est évident. On attend désormais de ces gardiens des symboles de la Révolution qu'ils exigent la restitution au peuple algérien du sigle «FLN» aujourd'hui otage de politiciens et de «baltaguias».