Alors qu'un séminaire international sur l'écotourisme vient de se clôturer à l'hôtel El-Aurassi, les campagnes d'extermination des espèces animales dans le sud du pays se poursuivent avec des équipes de braconniers venues des pays du Golfe. Il semblerait que ces émirs, qui braconnent dans la région de Naâma, région visitée récemment par le Chef du gouvernement, trouvent toutes les facilités à chasser l'outarde, leur gibier de prédilection. Un guide, qui a été payé 1.000 dollars pour avoir simplement planté les piquets des tentes, a déclaré qu'un simple chasseur arrive facilement à massacrer plus d'une trentaine d'outardes par jour et dont certaines parties sont soigneusement congelées dans des dispositifs ultrasophistiqués. Les parties d'organes prélevées sont destinées à être offertes à leurs supérieurs une fois retournés chez eux. Ce même guide a affirmé à un membre du mouvement écologique algérien que ces chasseurs, venus des Emirats, recherchent les oeufs des outardes afin de les exporter. Ce qui est contraire aux lois protégeant l'environnement et la préservation des espèces. En dépit de nombreuses recommandations adoptées par l'Algérie au Congrès mondial de la nature, à sa première session à Montréal en 1996, l'outarde continue à être chassée illégalement, la mettant en péril, tout comme d'autres espèces, telles que la gazelle. Le plus grave, s'indignent les membres du mouvement écologique algérien, c'est que l'Algérie est membre et contractante à la Convention sur le Commerce international des espèces de faune et de flore sauvage menacées d'extinction (Cites), à la Convention sur les espèces migratrices (CMS ou Convention de Bonn) et à la Convention biologique (CDB) et dont la Journée mondiale vient d'être célébrée par le Mate, le 29 décembre dernier où tous les pays, dont l'Algérie, se sont donc engagés à protéger l'outarde Houbara. Le mouvement écologique algérien demande, dans un communiqué, à l'Etat de respecter ses engagements internationaux, en appliquant la législation en n'autorisant plus la chasse des populations d'outardes, aujourd'hui menacées, et mettre définitivement fin à cette pratique, créé à l'époque du Gouvernorat du Grand Alger.