Les divergences au sein d'Al Qaîda au Maghreb sont devenues plus importantes à l'ombre de la crise sécuritaire en Libye Doute, malaise et divergences au sein d'Al Qaîda au Maghreb islamique! Le numéro un de la nébuleuse, Abdelmalek Droukdel alias Abou Mossaâb Abdel Wadoud, vient d'exprimer de graves intimidations à l'encontre de son ex-bras droit, désormais son ennemi juré Abou Zeid, menaçant de lui retirer sa couverture politique, voire de lui soustraire tout pouvoir! Selon les informations en possession des forces de sécurité, le différend transformé en un conflit entre les deux chefs terroristes est intervenu suite à une dissemblance dans le partage du butin, notamment la recette des rançons amassées en échange des otages qu'Abou Zeïd refusa, se contentant, comme l'atteste une lettre de ce dernier transmise par e-mail à son émir, de rendre compte des achats de l'armement. Cette menace concourt avec la nomination d'un nouveau chef au Sud par la sinistre organisation, il s'agit d'un certain Djamel Okacha alias Abou El Hamam, âgé de 34 ans. Il a été condamné par contumace à une peine de mort par le tribunal criminel de Biskra pour terrorisme. Il a à son actif de multiples crimes. Natif de Réghaïa, il demeure l'un des terroristes les plus recherchés. Ce chef terroriste a été appelé à remplacer El Aklama, tué dans un banal accident de la circulation il y a un mois. Quelle attitude adoptera Abou Zeid vis-à-vis de ce nouveau chef envoyé dans un terrain miné? Quelles conséquences aura cette nomination sur la lutte antiterroriste? L'empereur du désert, Mokhtar Benmokhtar, se laissera-t-il berner par son néorival? Allons-nous vers de nouvelles donnes? Nul n'ignore que les divergences au sein d'Al Qaîda au Maghreb sont devenues plus importantes à l'ombre de la crise sécuritaire en Libye, celle-ci ayant été à l'avantage d'Abou Zeid. De plus en plus indiscipliné, ce dernier, réussira à créer son propre réseau avec l'aide des insurgés libyens qui lui faciliteront l'acquisition des armes haut de gamme. Refusant de rester en marge de ce qui se passe, MB, notamment après l'échec des pourparlers initiés par sa famille pour sa reddition, reprend du service. Selon des sources sécuritaires, même si on n'est plus dans le contexte du tout-sécuritaire, la situation au sein de cette organisation est plus complexe qu'elle ne l'apparaît! Il ne s'agit plus d'une guerre de leadership ou de partage de butin, mais de qui va contrôler le Sud, voire le Sahel! C'est une question de grosses sommes d'argent, issues des rançons, des trafics d'armes, de drogue, de la contrebande et de l'immigration clandestine. Des activités subversives dont MB était le seul maître il y a quelques années. N'étant plus seul sur le terrain celui-là va devoir concourir avec deux rivaux et pas des moindres! Mais pas seulement; l'enjeu est plus profond, la confrontation s'annonce avec le Mujao, Azawad et Ançar Eddine, de radicales organisations terroristes, nées, pour certaines, à l'ombre de la guerre en Libye. Elles contrôlent le nord du Mali et exigent leur part d'héritage et ce n'est que la partie visible de l'iceberg! La scène créée au nord du Mali par les chefs des réseaux armés, ne semble être, pour des stratèges bien avertis, qu'une diversion pour créer un climat favorable au sud du Mali et permettre l'émergence d'appétits grandissants des Occidentaux qui visent l'exploitation des richesses terrées dans cette zone! Ce qui laisse pantois c'est que ce détail semble échapper à la logique de ceux qui obéissent à l'idée d'une intervention militaire au Mali sous la pression de l'Hexagone!