Le centre d'enfouissement technique avec une capacité de 120 tonnes de déchets ne suffit pas à contenir les 400 tonnes de déchets. En vingt ans, la population de Bordj Bou Arréridj passe de 54.505 à 168.346 habitants devenant une agglomération avec des constructions de tous types avec des lotissements privés et des HLM. Les responsables, à partir des années 80, avaient négligé d'élaborer un plan de développement urbanistique. Les élus ont laissé la ville désarticulée. On trouve dans la périphérie un cheptel bovin de 1 200 têtes et 7000 têtes ovins: les terres agricoles ravagées sans aucun plan d'aménagement en «ruralisant» le chef-lieu de la wilaya. L'on retrouve ainsi des rues et ruelles tellement étroites au point où un véhicule léger ne peut pas passer comme les quartiers de Lagraph et El Djebs. Ce qui préoccupe les autorités, ce sont les réseaux d'assainissement, d'AEP et bien la réfection des rues et ruelles boueuses en hiver et poussiéreuses en été. Le wali a dégagé un budget pour le réseau routier. Des entreprises peinent dans le quartier d'El Koucha à refaire tout le réseau d'assainissement et d'AEP datant de l'époque coloniale. Bordj Bou Arréridj est une cité désarticulée, elle a été bâtie avant l'indépendance pour 5000 habitants. Au fil des années, les nouvelles constructions sont venues se greffer et à chaque goutte de pluie, c'est le débordement. Sera-t-elle un jour propre? Sera-t-elle débarrassée de déchets urbains, ménagers et solides jonchant rues, ruelles et trottoirs. Le responsable de la cellule de communication de la wilaya, Belmouhoub Mamoune, annonce que Bordj Bou Arréridj sera débarrassée des déchets. «Nous avons lancé une grande opération de nettoyage où de nombreuses entreprises privées sont impliquées en plus des services de la commune. Au niveau de la direction de l'environnement, l'on note que plus de 400 tonnes de déchets solides urbains et ménagers sans compter les gravats des chantiers sont jetés quotidiennement par les 693.000 habitants des 34 communes de la wilaya de Bordj Bou Arréridj». Ce chiffre (400 tonnes), confirmé par l ́inspection de l ́environnement de la wilaya de Bordj Bou Arréridj pourrait largement être dépassé,en fonction des saisons, pour atteindre les 500 tonnes par jour. Bien qu'opérationnel depuis deux ans, le Centre d'enfouissement technique (CET) des déchets urbains, implanté à l'est du chef-lieu de wilaya avec une capacité de 120 tonnes de déchets solides urbains ne pourrait suffire à éliminer les 400 tonnes par jour jetées par la population des Bibans dans les décharges sauvages non protégées et non contrôlées. «Ce centre d'enfouissement technique va traiter le quart des déchets jetés en attendant la mise en fonction totale du processus de l'équipement acquis, soit 200 à 300 tonnes par jour», note-t-on. Dans les communes, ce sont des décharges sauvages, laissées sans clôture, et malgré les rappels à l ́ordre de l ́inspection de l ́environnement, les présidents d ́APC, faute de moyens, ne protégent pas leur environnement naturel. Dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, l'opération de nettoyage bat son plein au niveau du chef-lieu et les élus, tous les élus, sont préoccupes actuellement par les prochaines élections locales. Pis, il est rare que les partis politiques en fassent de la protection de l'environnement naturel et la propreté des villes une préoccupation majeure dans leur programme.