«Il est temps que l'Ugta prenne ses distances vis-à-vis du pouvoir.» C'est la confession faite, hier, par le SG de Force ouvrière, M.Marc Blondel, en marge de la conférence tenue à El-Achour. Sur la même lancée, M.Blondel ajoute: «L'Ugta doit pénétrer le secteur privé et s'ouvrir à toutes les sensibilités.» Ainsi, la mauvaise posture de la centrale syndicale semble faire l'unanimité, non seulement à l'intérieur du pays mais également à l'étranger. D'ailleurs, l'on s'interroge sur les raisons de la tournée de M.Blondel en Algérie depuis vendredi. L'interrogation est plus légitime encore sur le thème choisi pour la rencontre d'hier. L'Ugta a préféré débattre de la condition féminine au sein de la centrale que de regarder la réalité en face. La crise des lycées où des enseignants menacent de bloquer toute évaluation pédagogique, des Pest radiés et le corps enseignant qui refuse d'appliquer le calendrier du rattrapage élaboré par la tutelle, tout cela est accessoire pour l'Ugta. Ainsi, une femme, cadre de l'Ugta, a rappelé les différentes campagnes menées par les pour la promotion des travailleuses et la lutte contre le harcèlement sexuel. «Le 8 mars 2003, on a organisé une manifestation contre les répercussions négatives sur les des réformes libérales», dira-t-elle en ajoutant: «Nous demandons une législation adaptée à la femme.» Ensuite, Sidi Saïd réplique: «La era un élément important, lors du renouvellement des structures du syndicat.» M.Blondel prend la parole: «Durant les années 50, j'étais partisan de l'indépendance de l'Algérie. Ce qui m'a valu la prison.» Militant du droit à la liberté, le SG de Force ouvrière dénonce: «Je condamne l'invasion par les USA de l'Irak.» Puis, le syndicaliste français entre dans le vif du sujet: «En France dans les années trente, les jeunes filles travaillaient difficilement et dès qu'elles se mariaient, elles rentraient à la maison. Le rôle de la femme était de gérer convenablement les affaires de la maison.» La lutte de ce syndicat (FO) s'articule sur un travail égal pour un salaire égal. Toutefois, reconnaît Blondel: «L'évolution féminine ne se fait pas sans réactions.» D'ailleurs, l'écart entre le salaire d'un travailleur français et celui d'une travailleuse dépasse les 30%. Un cadre retraité de l'Ugta a soulevé le problème des émigrés retraités qui ne touchent pas toutes leurs pensions. «Certaines caisses d'assurance n'incluent pas les années passées dans les prisons françaises pendant la guerre. Ce qui est contraire à la réglementation», fait remarquer l'ex-cadre. Blondel s'engage personnellement à intervenir auprès du ministère français du Travail et des Caisses de retraite. Par ailleurs, le SG de FO déclare: «L'OMC est entre les mains des USA. Nous combattons pour que tous les pays soient égaux au sein de cette organisation. Il faut que les pays producteurs de matières premières aient la liberté sur les prix.» Concernant la question des , M. Blondel, indique, en guise de conclusion, que «le fond du problème réside dans l'indépendance économique. Il faut avoir son travail.»