Cette éventualité a été exprimée par Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense. Au moment où l'Algérie se félicite de l'accord signé entre Ansar Eddine et le Mouvement national pour la libération de l'Azawad, à Alger, approuvant par ce geste, qui n'a que trop tardé, un règlement pacifique de la crise qui prévaut actuellement au Mali, la France parait pressée de voir une partie du territoire malien occupé par les soldats de la Cédéao. Paris n'exclut donc pas cette éventualité qui a été exprimée par Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense. A ce propos il atteste: «Le concept opératoire est en train de s'affiner. L'intervention militaire pourrait avoir lieu au premier semestre de l'année prochaine.» Ces déclarations font suite à une interview accordée par le ministre au quotidien La Croix. Celui-là même estime que «pour l'instant, il n'y a pas de solution politique à la situation au Mali (...) Les Etats de la région ont conscience des risques que représentent, pour leur sécurité, les agissements des bandes terroristes armées qui s'en prennent aux populations et qui se livrent à toutes sortes de trafics.» La France n'attendait que ça pour se réjouir d'une victoire au risque de voir un pays basculer irréductiblement vers un avenir sombre. Pourtant, les premiers signaux d'une sortie de la crise sans le recours à la force étaient conclus sous l'égide de l'Algérie entre deux acteurs importants Ansar Eddine et le Mnla qui s'engagent à cesser les hostilités et à négocier avec le gouvernement de Bamako. Le Conseil de sécurité de l'ONU qui a adopté une résolution ouvrant la voie à une intervention militaire imminente malgré les mises en garde multiples de l'Algérie, l'un des pays les plus exposés aux conséquences néfastes que peut engendrer une telle approche, mais aussi celle du secrétaire général de l'ONU et de son envoyé spécial, n'a pas pris en considération le volet humanitaire ni les effets sécuritaires sur toute la région sahélienne et subsaharienne. Néanmoins, elle n'a pas omis d'évoquer la nécessité de dialoguer avec les groupes armés du Nord qui rejettent le terrorisme et la partition du pays. Mais à quoi serviront des efforts devant faire aboutir des pourparlers, si l'on prévoit une intervention militaire dans quelques mois? La question mériterait un temps d'arrêt, dont des stratèges bien avertis qualifient d'indispensable pour se rendre compte de toute l'ampleur des dégâts que peut procréer une telle décision jugée démesurée. Selon leur lecture, la population malienne subira des actes arbitraires, des guerres ethniques prendront le dessus favorisant les opérations terroristes et le trafic de drogue et des armes connaitront un essor sans précédant. Se contentant de ne citer que ces paramètres, nos sources sont convaincues que cette situation n'évitera pas une autre crise politique qui durera dans le temps concourant avec des activités terroristes dans l'espace. Cette crise ne touchera pas uniquement le nord du Mali, mais le sud aussi dont les richesses ont été le nerf qui motive les partisans d'une intervention militaire. A ce stade, on est en mesure de dire au moment où l'Algérie qui procède à la fermeture complète de ses frontières qu'elle se prépare au pire: des entraînements intenses des troupes de l'ANP, Gendarmerie nationale y compris, ont été enclenchés. Les forces aériennes opèrent des vols de reconnaissance sans relâche mettant à profit tout renseignement pour affronter toute menace.