Maladie médiévale, la peste fait son apparition à Kehailia, une bourgade oubliée à quelque 30 km au sud d'Oran. La puce du rat y aura tué un enfant et fait plus de neuf cas de peste bubonique hospitalisés en catastrophe au chu d'Oran. C'est l'émoi chez toute la population algérienne. Alger prend peur et prend ses disposition pour venir à bout des immondices qui font le décor quotidien de nombreux quartiers et banlieues. C'est l'état d'alerte à travers tout le pays où tout comportement suspect des rongeurs est épié au même titre que les insectes et puces devenus, à la faveur du mal dont a parlé Camus, l'intérêt soudain des entomologistes dépêchés vers le foyer de la grave pandémie. L'état d'alerte à la peste est désormais décrété par l'OMS en Algérie, voire toute l'Afrique du nord. Le ministre de la Santé, d'alors, le professeur Abdel Hamid Aberkane tente de relativiser les faits et invite la population à la sérénité en dépit de la panique qui s'empare de plus en plus des citoyens, d'autant plus qu'un cas est déclaré à Oran-ville, une cité pourtant qui ne fait pas partie du périmètre circonscrit dangereux. C'est que la peste est hautement contagieuse. Notamment par le fait du déplacement de personnes. Tous les secteurs de santé sont tenus de signaler tout cas suspect et faire preuve de vigilance vis-à-vis de cette affection à déclaration obligatoire. Finalement la maladie n'aura guère fait plus de victimes et la veille épidémiologique a été maintenue jusqu'à ce mois de décembre. A ce jour, au ministère de la Santé on, affirme qu'aucune archive à son niveau, ne fait état d'un quelconque foyer ancien de la peste sur le territoire national. Inédit reste donc le fait. Le constat est que la peste est étroitement liée à l'insalubrité, pour rappel Kehalia où existait une meunerie, qui n'était alimentée qu'une seule fois tous les quinze jours en eau potable. Une insalubrité qui finalement n'aura pas épargné les plages les plus huppées de la capitale algérienne, à l'instar de celle, très cotée de Club des Pins, où les premiers cas de conjonctivite ont été répertoriés suite à la baignade dans les eaux polluées par les déversements d'égouts. Le service du professeur Nouri, grand nom de l'ophtalmologie algérienne, fut littéralement submergé de jeunes estivants présentant tous les symptômes d'une conjonctivite aiguë mais atypique; des spécialistes ont parlé à ce moment-là d'un virus mutant et des échantillons de l'eau suspecte furent immédiatement transmis à l'Institut Pasteur. A ce jour les résultats de l'analyse bactériologique de l'onde sombre demeurent inconnus de la presse. Cette dernière soupçonne la présence d'éléments chimiques disséminés sur nos plages et qui sont hautement nocifs pour la santé de l'homme. Les Algériens auront dans leur majorité passé l'été 2003 à l'ombre dans leurs demeures et non sous celle des parasols.