Les services de sécurité de la wilaya de Béjaïa ont réussi, ces derniers jours, un véritable coup de filet dans le milieu des trafiquants, de la wilaya de Béjaïa. Ils viennent, en effet, de mettre la main sur un important réseau de trafic sévissant principalement dans le secteur du bâtiment. Ce groupe, comptant une soixantaine d'individus issus du milieu administratif et économique, est spécialisé dans le trafic du ciment. Moyennant des documents falsifiés avec la complicité avérée des fonctionnaires des administrations locales et même des élus, des entrepreneurs récupèrent des quantités importantes de ciment au prix public pour le revendre au marché noir. Ce groupe serait même derrière la pénurie de cet important produit durant les derniers mois. Agissant sur informations fournies par la direction de la cimenterie Aïn Kebir à Sétif, confirmées ensuite sur le terrain, les éléments de la sûreté de Béjaïa ont déclenché une vaste et minutieuse enquête dès le début du mois de mai 2003. Après sept mois d'investigations, la police de Béjaïa établit une liste de 60 personnes impliquées dans cette affaire. Ce réseau comprend, en fait, deux groupes, l'un sévissant dans la région de Sidi Aïch et l'autre à Amizour. Des ex-présidents d'APC et des fonctionnaires concluaient des contrats de construction fictifs avec des entrepreneurs dans le secteur du bâtiment. Avec de faux documents, ils constituaient des dossiers en vue de récupérer des quantités de ciment nécessaires à la réalisation de «faux projets». Sur les 60 individus impliqués, 38 ont été présentés hier au parquet de Béjaïa. Les 22 autres sont actuellement activement recherchés par la police. 12 membres de ce réseau sont placés sous mandat de dépôt, 23 autres mis sous contrôle judiciaire et les trois derniers ont bénéficié d'une liberté provisoire. Selon des sources généralement bien informées, des personnalités importantes de la région sont impliquées lourdement dans ce dossier qui intervient à la veille d'une consultation électorale importante. Affaire à suivre.