«Le parti ne transige pas sur les principes de la légitimité.» L'exigence de dissolution des assemblées issues des deux derniers scrutins rejetés, telle que formulée dans la 6e incidence mise sur la table des négociations peut-elle être satisfaite? Dans le cas où cette exigence ne se serait pas satisfaite, cela ne risque-t-il pas de constituer un obstacle pour la poursuite du processus de dialogue? Ce sont là, deux questions parmi d'autres qui méritent d'être posées eu égard à la délicatesse de cette exigence telle que suggérée par l'interwilayas. La gêne, éprouvée par le chef du gouvernement dans sa réponse, illustre, à elle seule, la complexité de la situation. Eminemment politique, le pouvoir n'a eu d'autre choix pour y faire face que celui de s'engager politiquement afin d'éviter de créer un précédent étant entendu qu'au exte de loi ne l'autorise à agir pleinement en vue d'une solution. Les archs, qui semblent pour l'heure, se satisfaire de cet engagement, comptent rebondir au prochain round pour renouveler cette exigence du «départ des indus élus». A défaut d'une exécution immédiate, les représentants des archs exigeront tout au moins un calendrier clair, uniquement moyen, pouvant permettre le début du dialogue qui portera sur la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur. Si dans son ensemble, la classe politique s'est montrée trop bavarde par rapport au règlement de la crise en Kabylie par la voie du dialogue, il n'en est pas de même pour ce qui est de la révocation des «indus élus». Le FFS, premier concerné par cette mesure, est resté bizarrement silencieux, du moins au plan officiel, préférant parler d'«un faux dialogue», donc sans conséquence particulière. Mais à l'intérieur, le débat semble bien avancé sur cette question. Sans faire trop de bruit, on se prépare à toute éventualité... Connaissant la nature du pouvoir en place depuis l'indépendance, le plus vieux parti d'opposition est présentement dominé par deux tendances qui divergent essentiellement sur la position à adopter face à l'exigence du mouvement citoyen. La première militerait pour «un départ collectif et volontaire». De crainte de se voir «remercier» si facilement et afin de permettre de sauvegarder un crédit, qui fait la force du parti d'Aït Ahmed. Les partisans de cette option expliquent que : «Le FFS qui n'a jamais ménagé d'efforts pour contribuer d'une façon ou d'une autre à la stabilité du pays ne peut pas constituer un obstacle à une solution à la crise». «Tout comme, lorsque nous avions décidé de prendre part aux locales, nous pouvons présentement avoir le courage de partir, si l'intérêt de la situation l'exige», avance-t-on encore. Au sein de cette tendance, encore minoritaire, l'intérêt de la région et du pays passe avant toute autre considération. En face, il y a l'autre tendance, plus radicale, qui ne jure que par son maintien en poste. «Le FFS ne transige pas sur les principes de la légitimité», avance-t-on souvent. Pour les plus fervents de l'option du maintien quel qu'en soit le prix «ni le parti, ni les élus n'accepteront cette dissolution». «Le citoyen a besoin de nous», soutient-on en soulignant «si nous sommes là aujourd'hui au prix que vous connaissez, c'est parce que la politique de la chaise vide pouvait engendrer de pires situations. Nous en sommes tellement conscients que tout ce qui se trame est loin de nous inquiéter». Cette assurance affichée par le parti d'Aït Ahmed est motivée par le fait que «ces personnes ne représentent qu'elles-mêmes», dit-on souvent lorsqu'il s'agit de désigner les délégués de l'interwilayas. Pour l'heure, la question reste posée au FFS. Mais en cas de résistance, le risque de voir ressurgir la contestation des archs est sérieusement pris en compte. On soupçonne dans ce sens, «un deal» entre le «pouvoir dictatorial et répressif et ce groupe spécialisé dans l'émeute». Le pouvoir «ne verrait pas du mauvais oeil une contestation qui pourrait lui servir d'argument pour justifier la dissolution des assemblées élues», déclarait récemment, un élu de ce parti. La dernière réunion des élus locaux du parti à Béjaïa tenue vendredi dernier, devait être sanctionnée par une déclaration politique qui n'a jamais vu le jour. Cela explique largement que les violons ne sont pas encore accordés au sein du parti de Hocine Aït Ahmed par rapport à cette question.