Le dialogue a tourné autour des mesures de clémence, de grâce et d'avantages matériels, selon ce parti. «Le FFS ne transige pas sur les principes de la légitimité. Nous avisons que ni le parti ni les élus locaux, encore moins nos électeurs n'accepteront la dissolution des assemblées élues dans la transparence», c'est ce que nous a affirmé, hier, une source proche du parti. Une déclaration qui sonne comme un avertissement au chef du gouvernement qui a annoncé mardi, au terme de la rencontre tenue avec les onze membres de la délégation de l'interwilayas du mouvement des archs que la sixième incidence qui concerne la révocation «des indus élus» «sera prise en charge dans le cadre du dialogue de la plate forme d'El-Kseur», laissant les portes ouvertes à toutes les suppositions y compris celle de la dissolution des assemblées. Quelle démarche prônera le plus vieux parti de l'opposition pour empêcher une telle mesure? «Nous allons continuer à activer sans pour autant céder à la provocation et s'engager dans la logique de la violence», ajoute notre source. En d'autres termes, le parti n'investira pas la rue, optant pour la solution politique. La formation d'Aït Ahmed, qui prône la dissidence pacifique, ne voudrait pas entrer pour le moment dans une logique de guerre qui pourrait reproduire le scénario du Printemps noir. Mieux encore le parti ne donne aucun crédit à cette rencontre et parle carrément «d'un faux dialogue» «Quelle crédibilité peut-on accorder à un dialogue mené par un chef du gouvernement représentant l'appareil de la répression et la dictature, et un autre appareil de l'émeute», s'interroge-t-on au FFS. Toute-fois, «nous sommes conscients d'être dans une république de l'arbitraire, de ce fait nous ne sous- estimons pas les engagements d'Ouyahia, l'homme aux mille visages». Le parti qui a démenti dernièrement le retrait de ces élus, sachant que sa participation à cette échéance «était stratégique et qu'au FFS on n'est ni aventurier ni joueur de poker», ne semble pas prêt de céder sur ce point. Fidèle à ses positions, il estime que ce dialogue n'aboutira à rien. La crise persistera tant que le pouvoir continue d'éluder les questions fondamentales, «je suis très surpris, d'ailleurs, de voir la presse s'intéresser à ce genre de séries de films». Le paradoxe, souligne-t-il, est qu'Ouyahia sait parfaitement que ces personnes ne sont pas représentatives de la population de Kabylie, il est conscient que cette dernière s'est désintéressée de ce mouvement et que le rideau a été baissé depuis longtemps. Pourquoi dans ce cas-là les invite-t-elle à la table de négociations? Il a été même jusqu'à faire des concessions pour les amener à de meilleurs sentiments. Après avoir accusé les deux parties de vouloir partager la part du gâteau en ne souciant nullement des intérêts des citoyens, la formation d'Aït Ahmed, atteste «que l'objectif du pouvoir est d'éliminer la nuisance de ce groupuscule qui pourrait perturber le bon déroulement de la présidentielle». La preuve, ajoute notre source, que dans les propos du chef du gouvernement il n'a été dans aucun cas fait référence à la citoyenneté et aux droits civiques des Algériens. «Le dialogue a tourné autour des mesures de clémence, de grâce et d'avantages matériels». Se montrant plus incisif, notre interlocuteur qualifie le dialogue d'une carte électoraliste que le président Bouteflika n'hésitera pas à exhiber dans sa campagne pour la présidentielle d'avril, avec l'aide «précieuse» du chef du gouvernement «le nouvel allié du président». Enfin le FFS espère que le calme reviendra dans la région, pour pouvoir engager un débat avec la société. C'est entre autres ce que contiendra la résolution du parti qui sera rendue publique dans les prochains jours. Notre source finit par préciser que «le FFS refuse de céder à la fausse tentation, visant à nous accrocher au bastion». La résolution du parti sera une plate-forme qui concerne tous les Algériens sans exception.