Par cette sortie médiatique, ils veulent ôter toute légitimité au mouvement de redressement. Logique d'escalade ou réponse minimaliste ? Ahmed Benfriha, ancien ministre de l'Hydraulique sous le président Chadli Bendjedid et Abdelkrim Abada, membre du bureau politique; deux personnalités qui ont respectivement présidé le 7e et le 8e congrès, sortent de leur réserve. Ils ont décidé d'organiser une conférence de presse, mercredi prochain au siège du parti. Il s'agira, selon des sources proches de la direction légaliste, de se démarquer du mouvement de redressement et de contester la décision de justice rendue par la chambre administrative le 30 décembre dernier, à travers laquelle les activités du FLN et les résolutions du 8e congrès se trouvent gelées. On annonce également la présence des membres de l'actuelle direction dont le secrétaire général, Ali Benflis. En plus des animateurs du mouvement de redressement qui contestent les résolutions issues du dernier congrès, une autre tendance, drivée par Abderazak Bouhara, ministre de la Santé sous le règne de Chadli et actuellement sénateur du tiers présidentiel, va jusqu'à remettre en cause le 7e congrès. Il faut rappeler que ce dernier a participé à ce septième congrès en tant que membre du comité central, puis mis à l'écart au même titre que Abdelhamid Mehri, Mouloud Hamrouche et Abdelaziz Belkhadem. Dans un entretien accordé il y a quelques mois à notre confrère L'Echo d'Oran, M.Bouteflika a mal caché sa propension à courtiser le FLN, le seul parti à avoir «la particularité d'être cité dans l'hymne national». «Aucun parti politique dans le monde n'est à l'abri des dissensions. Je pourrai même dire que c'est un signe de bonne santé pour une organisation humaine que les forces qu'elle accumule se mettent en mouvement pour trouver un équilibre susceptible de lui assurer la stabilité opérationnelle requise.» C'est en ces termes que s'est exprimé le président de la République, sans donner une réponse claire ni sa position sur le complot de déstabilisation que subit le vieux parti. Certains membres de la direction actuelle s'interrogent d'ailleurs, «pourquoi les résolutions de ce congrès, le 7e, n'ont pas été contestées». Pourtant, avancent-ils «si exclusion il y a c'est durant cette période». La sortie médiatique des deux personnalités qui avaient présidé à ces deux congrès procède donc comme un démenti «authentique» aux griefs retenus par la chambre administrative contre la direction du FLN. Et par ricochet c'est toute la légitimité du mouvement de redressement qu'ils veulent remettre en cause à travers leur réaction. Notons que le gel des activités de la direction issue du 8e congrès suppose un retour à la direction précédente, laquelle direction vient de déclarer sa solidarité à Benflis. Rappelons par ailleurs que ce n'est pas la première fois que la vieille garde du FLN vient à la rescousse de M.Benflis. En octobre dernier, d'anciens membres du comité central, des ministres et des militants de la première date ont intenté une action en justice pour intervenir dans le procès d'invalidation du 8e congrès. Parmi ces personnalités, il y avait notamment MM.Abada, Djeghaba et Abdelkader Bounekraf ancien ministre de l'Habitat et le Premier ministre de la Justice de l'Algérie indépendante.