Un challenge pour Batimetal qui n'est pas à son premier exploit Loin des feux de la rampe, des projecteurs et des médias, ce groupe a toujours joué le rôle du pompier de la République. C'est à partir de Annaba que le Premier ministre, Abdeklmalek Sellal, a annoncé jeudi dernier, que la construction des marchés de proximité a été confiée au groupe public Batimetal. Le dossier n'est pas simple. Il s'agit de la crédibilité de l'Etat qui a pris l'engagement envers des milliers de jeunes, du respect d'un délai car ces marchés doivent être prêts avant le mois de Ramadhan prochain et de l'exécution d'une décision du gouvernement qui s'est fixé comme objectif de tourner la page des marchés informels dans le cadre du programme de leur résorption. En somme, il y va tout simplement de la stabilité sociale. Au programme, 332 marchés couverts sur le territoire national, (la capitale, à elle seule, aura 20 marchés couverts), 3005 box et 2600 marchés tabulaires avec une enveloppe financière de 77 milliards de dinars. Un lourd fardeau d'abord, un challenge ensuite pour Batimetal qui n'est pas à son premier exploit. «Nous sommes une entreprise au service des pouvoirs publics et nous avons toujours répondu présent aux sollicitations du gouvernement», affirme le président-directeur général de Batimetal, Boudjemaâ Talaï. Loin des feux de la rampe, des projeteurs et des médias, ce groupe a, en effet, toujours joué le rôle du pompier de la République. C'est Batimetal qui a répondu présent lors du séisme de Boumerdès et réalisé 9000 logements pour le recasement des sinistrés, c'est Batimetal qui a été sollicité lors des inondations de Ghardaïa, et c'est Batimetal qui a volé au secours des pouvoirs publics lors du Panafricain (2009) quand 23 bâtiments de cinq étages ont été réalisés et livrés clefs en main en un temps record de neuf mois pour devenir le village des artistes. C'est dire que ce groupe n'est pas à son premier challenge relevé et c'est ce qui explique le choix des pouvoirs publics de lui confier l'un des projets les plus sensibles, à savoir la réalisation des marchés de proximité. Issu de la restructuration de la Smetal, le groupe Batimetal est né en février 1983, fêtant ainsi ses 30 années d'existence dans le domaine de la construction métallique. Il figure aujourd'hui parmi les plus solides groupes industriels en Algérie. Il exerce un leadership incontestable dans la fabrication et la construction de projets clefs en main opérationnels. Le groupe est structuré en neuf filiales réparties à travers le territoire national et emploi plus de 82.000 travailleurs. Parmi ses missions, on citera l'ingénierie, la conception et la réalisation de projets d'ouvrages à ossature métallique, la production et la commercialisation de tout corps d'état d'ouvrages en charpente métallique, de chaudronnerie et de bâtiments industriels. «Si les pouvoirs publics nous confient la réalisation des sites stratégiques, c'est parce que nous avons un savoir-faire incontestable et que nous n'avons jamais failli à notre mission», soutient M. Talaï, cet ingénieur façonné dans les moules de la rigoureuse école allemande de l'ex-RFA. Ainsi, l'Etat a confié à Batimetal la construction des centaines de postes frontaliers, des sièges des brigades de gendarmerie, des hangars de l'ANP ainsi que des pistes d'atterrissage. «Nous avons un plan de charge très consistant puisque c'est notre groupe qui a été sélectionné pour construire 30 silos de stockage de blé pour le compte de l'Oaic de même que la réalisation des bacs de stockage de carburant pour Naftal qui projette de doubler ses capacités d'ici à 2020», a ajouté M.Talai non sans signaler que son groupe accomplit en plus de ses tâches un devoir citoyen de formation des jeunes. «Nous avons notre propre école de formation pour les métiers spécialisés comme la soudure pour le compte du groupe et des particuliers. Nous avons sélectionné une cinquantaine d'ingénieurs dans les différentes universités qu'on forme pendant une année. On les met en situation professionnelle avant de les verser sur les chantiers», affirme Boudjemaâ Talai qui note que cette expérience a donné d'excellents résultats en termes de performance pour ces jeunes ingénieurs. La construction métallique en Algérie remonte en réalité à 1913, quand Durafour, un pied-noir, avait installé son usine à Hussein Dey. Le métier a très vite trouvé écho chez les Algériens qui avaient déjà un savoir-faire dans le travail du fer. C'est ainsi que la plupart des bâtiments d'Alger ont été réalisés avec des charpentes métalliques. C'est le cas de la Grande-Poste, du grand immeuble le Mauritania, et la plupart des immeubles de la rue Didouche Mourad. Plus sûr, moins coûteux et surtout rapide, Batimetal adopte et développe ce mode de construction. «Nous pouvons réaliser en un temps record des milliers de logement et apporter ainsi notre contribution à la résorption de la crise du logement» promet le P-DG du groupe. Parmi les avantages de la charpente métallique, il y a le contrôle qualité: «Il faut industrialiser l'habitat. Ensuite, on ne se limitera pas uniquement à la charpente, mais aussi à l'habillage du bâtiment. C'est dans cette perspective qu'on va créer avec un partenaire américain une filiale qui réalise une technologie (profilé à froid). Cette entreprise ramènera sa technologie de fabrication du profilé à froid.» Le groupe aura donc un brevet pour l'habillage du bâtiment aux normes internationales. «Nous avons acquis un savoir-faire. Aujourd'hui, mon souhait est de continuer à former pour assurer la relève. Le reste c'est continuer à travailler, à se développer et créer des emplois et de la richesse pour le pays» a conclu Boudjemaâ Talai.