Nouveau coup de théâtre dans la crise qui secoue le FLN. Nous apprenons, ainsi, que le Conseil d'Etat, qui devait statuer hier sur le recours introduit par Ali Benflis par rapport au verdict rendu en sa défaveur par la chambre administrative près la cour d'Alger, a décidé de reporter l'audience au 28 janvier prochain. Aucune raison n'en a été donnée. Le porte-parole du FLN s'est, lui aussi, refusé à commenter cette affaire, estimant en ignorer les attendus. Dans le même temps, le porte-parole du mouvement de redressement, alors qu'il indiquait la veille encore que le congrès de redressement était pour le moins hypothéqué, a maintenu la date de sa tenue, pour ce jeudi, invitant la presse à envoyer des noms et des photos pour les accréditations. Cela veut tout simplement dire que Yazid Zerhouni, contre toute attente, a délivré une autorisation pour la tenue de cette rencontre au niveau de l'hôtel El-Aurassi alors que les troupes mêmes de ce mouvement sont en train d'en dénoncer les leaders, de les accuser de verser dans l'exclusion, et même de faire appel à des congressistes membres d'un autre parti, ainsi que des comités de soutien de Bouteflika. Sur le plan légal, outre le fait que les assemblées générales et les congrès locaux n'ont pu avoir lieu, il ne fait de doute pour personne qu'il est pour le moins impossible aux congressistes ainsi «désignés» de se procurer le certificat de nationalité et le casier judiciaire en un délai ne devant pas excéder 24 heures. Sur le plan légal toujours, Benflis détient le contrôle de l'écrasante majorité des membres des comités centraux issus des 7e et 8e congrès tout en restant le secrétaire général légitime de ce parti. Or, en dehors de ces deux instances, personne n'a le pouvoir de convoquer des assises. Des risques d'affrontements très graves ne sont pas à exclure aussi bien à proximité de cet hôtel que dans toute la capitale et d'autres endroits du pays. Aux militants légalistes, viendront s'ajouter les milliers de déçus du camp des redresseurs venus de 22 wilayas dénoncer les agissements de Saïd Barkat et Noureddine Benouar, respectivement ministres de l'Agriculture et du Tourisme. Nous y reviendrons en détail dans notre prochaine édition.