L'ONU s'est déclarée «choquée» hier par une vidéo de 9 minutes postée sur Internet montrant des hommes menottés, torturés à Fidji. «Nous sommes choqués», a déclaré un porte-parole du Haut-commissariat pour les droits de l'homme de l'ONU à Genève, et «nous demandons une enquête» sur ces faits, a-t-il ajouté. Selon lui, les tortionnaires sont facilement «reconnaissables» sur la vidéo et devraient être rapidement «identifiés» par la justice. «Les actes montrés par cette vidéo sont clairement illégaux et nous les condamnons avec la plus grande fermeté», a-t-il ajouté. Dans cette vidéo de 9 minutes, postée sur le site YouTube, un homme, recroquevillé dans la benne d'un pick up, est violemment frappé avec un bâton et une matraque sur les chevilles et les jambes. A demi-nu, il porte aussi de profondes traces de coups de ceinture aux fesses. La vidéo montre également ce même homme sans «sous-vêtement, forcé par ses tortionnaires à montrer ses parties génitales, alors que d'autres le filment et le photographient», a ajouté le porte-parole. On y voit aussi un autre homme, assis dans l'herbe, les mains attachées dans le dos, attaqué par un chien. L'animal est encouragé à s'en prendre à la victime par plusieurs individus, qui s'amusent du spectacle. Les responsables de la police de Fidji ont indiqué qu'elles allaient chercher à faire la lumière sur ces faits, selon le porte-parole de l'ONU, qui a déclaré: «Nous saluons cet engagement et lançons un appel au gouvernement pour s'assurer que ces sérieuses présumées violations des droits de l'homme fassent l'objet d'une enquête effective par des autorités compétentes et impartiales, dont les résultats devront être rendus publics». Mardi dernier, Amnesty International avait également demandé une enquête sur cette vidéo. Les autorités de cet archipel mélanésien de 930.000 habitants n'ont pas pu être jointes pour s'exprimer sur cette affaire mais les médias du groupe Fiji Broadcasting Corporation ont indiqué que la police s'était engagée à s'intéresser à cette vidéo.