L'utilisation des désinsectisants périmés peut provoquer de graves problèmes de santé comme les cancers et prurits de la peau ainsi que des maladies respiratoires. Rien ne va plus dans la deuxième capitale du pays, des pesticides périmés envahissent le ciel d'El Bahia. Ils ont été utilisés dans les différentes campagnes de désinsectisations de la plupart des villes et villages de la wilaya d'Oran. Un tel aveu a été confirmé, jeudi soir, par le directeur de la santé et celui de l'agriculture qui ont pris part au briefing qui a réuni les membres de l'exécutif de la wilaya d'Oran. Dans cette réunion quotidienne, chacun des directeurs exécutifs est appelé à faire son autocritique tout en rendant compte de l'état d'avancement des chantiers lancés par son secteur. Une telle information a laissé pantois plus d'un. S'agit-il d'une simple négligence ou d'un acte délibérément perpétré surtout que le fait survient au moment de la fécondation et de la procréation des insectes? La wilaya d'Oran, par le biais du wali, promet d'ouvrir une enquête avant de prendre des mesures à la hauteur de l'événement. «S'il y a eu négligence, on ne peut pas se le permettre surtout quand il s'agit des risques encourus par la santé publique», a-t-on appris auprès de la direction de l'environnement, ajoutant que «la justice doit être saisie pour déterminer les responsabilités des uns et des autres». L'utilisation des produits pesticides périmés met, sans aucun doute, en péril la santé de milliers de citoyens d'Oran. Les spécialistes, dont des dermatologues et pneumologues, sont unanimes à dire que «l'utilisation des désinsectisants périmés peut provoquer de graves problèmes de santé comme les cancers, prurits et d'interminables démangeaisons de la peau ainsi que des maladies respiratoires». Cela se passe dans une wilaya à laquelle on tente, tant bien que mal, de donner un cachet qui ne pourra être le sien tant que de tels actes de négligence sont, contre toute attente, perpétués et ancrés dans les esprits de certains directeurs exécutifs et autres responsables locaux peu soucieux de la santé des citoyens. Pourtant l'argent, devant être mobilisé à l'effet de s'acquérir des produits désinfectant, n'a jamais manqué. «Les membres des 26 assemblées municipales ne manquent jamais dans leur vote à l'unanimité, et sans trop attendre, au profit des dizaines de campagnes de désinsectisation et de démoustication soutenues à coups de budgets colossaux», a affirmé un cadre de la wilaya d'Oran. Où va donc l'argent du contribuable? Seules des enquêtes approfondies peuvent élucider la problématique de l'utilisation des produits périmés dans de telles campagnes! D'autant que pour le moment, même les moustiques, les rats, les cafards, les insectes et autres bestioles continuent à envahir les rues et ruelles de toutes les localités de la wilaya d'Oran. La peste qui a touché en 2003 les habitants de la localité de Kehaïlia (Oued Tlélat), n'a pas servi de leçon. A cette époque, les recommandations faites par les spécialistes ont été axées autour de la nécessité de nettoyer la commune de ses saletés. 10 ans après, la ville d'Oran, que l'on veut propulser sur le devant de la scène régionale en lui donnant le cachet d'une métropole méditerranéenne, est irréfutablement très sale. Le constat est de visu perceptible, ses rues et ses ruelles ainsi que des dizaines d'immeubles éventrés par les récurrents effondrements sont emplis de détritus de toutes formes, couleurs et odeurs. A l'incapacité des éboueurs quant à nettoyer la cité s'ajoute l'insouciance et le manque flagrant de civisme des dizaines de citoyens qui ne trouvent pas mieux à faire que de transformer les entrées des bâtiments qu'ils occupent en véritables dépotoirs. En 2012, les services policiers d'Oran en charge de la protection de l'environnement ont enregistré 169 cas d'atteinte à l'environnement.