Deux attentats suicides ont frappé hier matin deux villes du nord du Mali, Ménaka et Gossi, faisant deux blessés dans les rangs des soldats maliens et tuant cinq kamikazes, a-t-on appris de sources militaires. Dans la ville de Ménaka, située à environ 300 km à l'est de Gao, la première attaque a visé un camp de l'armée nigérienne. Le kamikaze a été la seule victime, selon des sources militaires nigérienne et malienne jointes à Ménaka. «Vers 05h00 (locales et GMT), un kamikaze à bord d'une voiture a forcé l'entrée de notre camp militaire à Ménaka. Nous avons fait usage de nos armes, le kamikaze s'est fait exploser. Il est mort, mais nous n'avons pas de victimes dans nos rangs», a expliqué la source nigérienne, ajoutant que les soldats nigériens étaient «en état d'alerte». La source militaire malienne a rapporté: «Aujourd'hui (hier) tôt, un kamikaze à la peau claire a réussi à rentrer dans le campement des troupes nigériennes à Ménaka. Le kamikaze au volant d'un véhicule s'est fait exploser et l'armée nigérienne a riposté». La deuxième attaque suicide est survenue à Gossi, localité située à environ 185 km au sud-ouest de Gao: trois kamikazes sont morts sur le coup, un quatrième est décédé des suites de ses blessures, et deux militaires maliens ont été blessés, selon des sources militaires. Selon un haut gradé de l'armée malienne, «Vendredi matin (hier), trois kamikazes se sont fait exploser à Gossi. Ils ont blessé deux militaires maliens. C'est le bilan provisoire que nous avons». Peu avant la fin de la matinée, une source militaire a annoncé le décès à Gossi d'un quatrième kamikaze des suites de ses blessures. «Un kamikaze blessé lorsque ses camarades se sont fait exploser à Gossi vient de mourir. (...) Au total, quatre kamikazes ont été tués à Gossi», a-t-elle affirmé. Une source administrative jointe dans le Nord a affirmé que les kamikazes, ayant «la peau noire», venaient de Gao dans un camion de transport. «Arrivés au barrage militaire de Gossi, (ils) se sont fait exploser devant les militaires maliens», faisant deux blessés dans les rangs des soldats, a-t-elle ajouté. Les jihadistes liés à Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), qui ont occupé pendant plusieurs mois le nord du Mali en 2012, en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire franco-africaine qui a débuté le 11 janvier et se poursuit. Toutefois, des groupes «résiduels» parviennent à y mener de manière régulière des actions contre les armées malienne et étrangères présentes dans la région