L'attentat ne remet pas en cause la présence des travailleurs étrangers sur le sol algérien. Deux Français sont sortis sains et saufs ce mercredi soir d'un attentat à la bombe perpétré par un groupe terroriste sur les hauteurs de Lakhdaria, non loin du chef-lieu de la wilaya de Bouira. Ces deux Français, participant à la construction d'un barrage dans cette zone, circulaient escortés par des gendarmes sur une route de montagne dans un secteur boisé quand deux bombes ont explosé au passage de leur convoi aux environs de 17h. L'explosion des deux bombes, dissimulées dans le sol et actionnées à distance par des islamistes armés n'a blessé que légèrement l'un des gendarmes de l'escorte. Les véhicules à bord desquels se trouvaient les deux Français, dont l'identité n'a pas été révélée, et les membres de l'escorte, ont été fortement endommagés par les déflagrations. Dans le secteur du barrage de Koudiet Ecerdoune, situé dans l'Atlas blidéen, activent des éléments du Gspc sous le contrôle de Hassan Hattab. Depuis une quinzaine de jours, le Gspc a multiplié les attentats dans l'est algérien visant principalement les forces de sécurité après une période de relative accalmie fin 2003 et début 2004. Ce groupe armé, le mieux organisé et le plus structuré en Algérie avec 400 à 500 hommes répartis dans des maquis au sud d'Alger et dans l'est, selon les dernières estimations officielles fournies par l'armée, a multiplié ces dernières semaines ses actions terroristes. Il a tué cinq policiers le 5 février dans un attentat à la bombe à Boghni, près de Tizi Ouzou, en Grande Kabylie (110 km à l'est d'Alger), en faisant également exploser deux bombes au passage d'une patrouille. Dans la même région, il avait assassiné, quelques jours plus tôt, trois membres des forces de sécurité à un faux barrage sur une route de montagne menant de Tizi Ouzou à Tigzirt, une petite ville de la côte. Ces victimes, qui avaient pris place dans un autobus, avaient été froidement assassinées d'une balle dans la tête ou égorgées devant les autres voyageurs terrorisés, selon des témoignages cités par la presse algérienne. Dans ce même secteur, deux militaires avaient été tués et sept blessés, lundi dernier, dans l'explosion d'une bombe au passage de leur patrouille, tandis que mardi soir quatre personnes étaient assassinées dans un café d'une station service sur une route nationale près de Jijel (360 km à l'est d'Alger) par des éléments du Gspc. Cette recrudescence terroriste, qui promet de durer encore à voir l'ampleur des attentats commis depuis quelques semaines, pourrait être liée à l'affaire des armements importants saisis par les troupes spéciales de l'ANP aux frontières sud du pays. Les armements, avait précisé un communiqué, ont été achetés par les hommes d'El-Para avec les 5 millions d'euros que les Allemands avaient payés pour libérer leurs otages. Le même jour, Nezzar, général à la retraite et ancien chef d'état-major, avait souligné que ces armements, aussi importants soient-ils n'étaient qu'une goutte d'eau devant tout ce qui était déjà entré dans le pays, prédisant au passage cette recrudescence rendue possible grâce à ce matériel de guerre.