Un dialogue de sourds «Les syndicats agréés ont pour rôle de défendre et de protéger les droits des travailleurs. Sauf l'Intersyndicale de la santé publique qui n'a pas d'existence officielle», a déclaré le ministre devant les sénateurs. Entre le ministère de la Santé et les syndicats autonomes de la corporation, la tension ne fait que monter. Hier au sein du Conseil de la nation, le ministre Abdelaziz Ziari a usé d'un ton dur à l'égard de ces syndicats en grève cyclique depuis plusieurs semaines, soulignant que l'Intersyndicale de la santé n'a pas d'existence légale. «Les syndicats agréés ont pour rôle de défendre et de protéger les droits des travailleurs. Sauf l'Intersyndicale de la santé publique qui n'a pas d'existence officielle. Elle a été créée uniquement pour exercer de la pression», a déclaré le ministre lors de son intervention devant les sénateurs. Le ministre a ajouté qu'en tant que responsable, «je ne peux pas dialoguer avec cette intersyndicale». Cette organisation est composée du Syndicat national des praticiens de santé publique (Snpsp), du Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (Snpssp), du Syndicat national des psychologues (Snapsy) et du Syndicat des enseignants du paramédical. Encore plus menaçant, le représentant du gouvernement lance, sur un air de défi: «S'il y a des positions extrémistes, nous aussi nous avons des positions extrémistes en tant que responsables.» Toutefois, le ministre de la Santé a annoncé sa disponibilité à dialoguer «avec les syndicats reconnus et agréés pour trouver des solutions aux problèmes posés dans les limites des moyens existants». Il a précisé que des réunions ont déjà été tenues entre le ministère et les syndicats. Les déclarations du ministre n'ont pas été du goût de l'Intersyndicale de la santé publique qui a décidé de reconduire la grève cyclique de trois jours qui entamera le 20 mai prochain sa troisième semaine. «Devant le mutisme, le mépris, les mesures répressives et l'absence de dialogue (...), l'Intersyndicale des professionnels de la santé décide de renouveler le mouvement de protestation pour la défense de sa plate-forme ainsi que des points spécifiques à chacun de ses membres», a annoncé cette organisation dans un communiqué rendu public quelques heures seulement après les menaces de M.Ziari. Réitérant sa disponibilité au dialogue, l'Intersyndicale a interpellé le Premier ministre et le ministre de la Santé pour le respect de leurs engagements pour la prise en charge de sa plate-forme de revendications. Aussi, le communiqué a annoncé un autre rassemblement devant le ministère de la Santé le 22 mai prochain. Les syndicalistes réfutent, en outre, les déclarations du ministre concernant l'agrément de l'Intersyndicale, estimant que c'est un espace de concertation. Scanners recherchent des spécialistes Sur un autre plan, le ministre de la Santé a reconnu, en répondant à une question d'un sénateur, que le manque de médecins spécialistes touche toutes les wilayas du pays, notamment celles du Sud. «Le nombre de médecins spécialistes est insuffisant pour couvrir toutes les wilayas et tous les hôpitaux», a-t-il indiqué. Il a indiqué que son département a pris certaines mesures pour remédier à cette situation, comme l'encouragement des médecins spécialistes à aller travailler dans les wilayas de l'intérieur, en mettant à leur disposition des logements de fonction ainsi que l'amélioration des conditions de travail. M.Ziari a affirmé que le ministère avait demandé, dernièrement, aux responsables des wilayas intérieures d'assurer des logements de fonction en vue d'inciter des médecins spécialistes à s'y installer. Il a aussi évoqué un nouveau système de répartition des médecins spécialistes et la coopération avec la Chine et Cuba dans ce domaine. Concernant l'industrie et l'importation de médicaments princeps et génériques, M.Ziari a affirmé que ces derniers étaient soumis à un contrôle rigoureux et continu pour la protection de la santé publique.