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Bataille sur la «ligne» à la CIJ
PALESTINE-ISRAEL
Publié dans L'Expression le 18 - 02 - 2004

Les Palestiniens attachent un intérêt particulier à l'avis que donnera la Cour internationale de justice sur le «mur de l'apartheid».
Quoique ne se faisant pas trop d'illusions, du fait même que l'avis qu'aura à produire la Cour internationale de justice (CIJ) ne sera qu'un avis consultatif et non contraignant (pour Israël), les Palestiniens lui accordent néanmoins un intérêt particulier. En effet, en rendant un jugement, la CIJ, qui a compétence juridique sur les questions qui lui sont soumises, apportera sans doute un éclairage définitif en fixant une fois pour toutes la caractéristique de puissance occupante d'Israël. L'Etat hébreu ne s'étant jamais reconnu en tant que force occupante d'un territoire étranger, ne s'estime pas tenu d'appliquer le droit et les traités internationaux dans les territoires palestiniens occupés. Il fallait donc, à tout le moins, mettre une fois pour toutes, fin à la fable du Grand Israël d'une part, mettre, l'Etat juif face à ses responsabilités de puissance occupante d'autre part. Aussi, les attendus du jugement de la CIJ, - il ne fait pas de doute qu'elle se déclarera compétente pour étudier la plainte déposée par les Palestiniens et donner l'avis réclamé par les Nations unies - ne manqueront pas d'éclairer une donne délibérément laissée dans le flou par l'occupant israélien. Instrument juridique de l'ONU, la Cour internationale de justice a déjà eu à connaître des différends frontaliers opposant des Etats. De fait, comme le soutiennent nombre de juristes, «toute affaire juridique portée devant la CIJ a des implications politiques». Il ne pouvait en être autrement pour le cas de figure qui préoccupe les Palestiniens, la construction par Israël d'une «barrière de sécurité» qui s'enfonce profondément en Cisjordanie occupée. Ce qui importe donc pour les Palestiniens c'est que la CIJ dise clairement qu'Israël, en construisant sa barrière, empiète sur les territoires palestiniens occupés. D'ailleurs, le ministre palestinien chargé des négociations, Saëb Erakat insiste sur le fait qu'un avis favorable de la CIJ conforterait la position palestinienne au plan international, indiquant «Nous sommes conscients que l'avis de la CIJ est consultatif mais il faut noter qu'Israël n'a pas reconnu à ce jour qu'il est une force occupante et qu'il doit par conséquent appliquer les traités internationaux, notamment la IVe Convention de Genève», soulignant «Le monde entier sait qu'Israël est une force occupante mais il faut que ce pays le reconnaisse et ne se dérobe pas aux obligations que cela entraîne». La CIJ est certes sans pouvoir de décision mais elle a celui de dire le droit international, lequel droit, découlant de traités internationaux, s'impose à tous les Etats, y compris l'Etat juif, comme cela ne semble pas être le cas jusqu'ici. En effet, d'une manière générale les pays occidentaux, de même que la Russie, tout en critiquant la «ligne israélienne» estiment que le recours à la CIJ est inapproprié car, selon eux, il faut qu'Israël et les «Palestiniens» continuent à discuter. Pour quelle finalité du moment que les discussions tournent depuis des années en rond, si la communauté internationale, - par ailleurs impuissante à faire pression sur l'Etat hébreu -, ne dit pas clairement le statut qui est actuellement celui des territoires palestiniens y compris Jérusalem-Est? Or, aujourd'hui, Sharon est sur le point de concrétiser son objectif de toujours: empêcher l'érection d'un Etat palestinien fiable par la mainmise sur Jérusalem-Est et sur de grandes parties du territoire occupé de la Cisjordanie. Sharon n'a jamais accepté d'un Etat palestinien comme voisin d'Israël, à moins qu'il ne soit dépourvu de tout moyen inhérent au statut d'Etat indépendant, et il est en train de tout faire pour y parvenir et le «mur de l'apartheid» est l'un de ces procédés. C'est dire l'importance qu'attachent les Palestiniens aux attendus que va rendre la CIJ dans l'affaire de la «ligne israélienne». En fait, si officiellement la «ligne» doit, selon ses concepteurs israéliens protéger la population du «terrorisme» palestinien, en filigrane, ressort en réalité un autre souci, plus politique que sécuritaire, celui de préserver la judaïté d'Israël, menacée au plan de la population, selon les Israéliens, par le poids de la démographie arabe. De fait, toutes les statistiques montrent que d'ici la fin de la décennie, il y aura plus d'Arabes que de Juifs dans la Palestine historique (l'actuel Israël et les territoires palestiniens occupés). Aussi, l'empiétement en profondeur de la barrière en Cisjordanie, - une fois terminée cette barrière aura 730 km de long, dont 11% seulement suivent la ligne d'armistice, ou ligne verte, de 1949 -, est délibéré et consiste à favoriser l'expansion territoriale de l'Etat hébreu par l'adjonction de plusieurs centaines de km2 de la Cisjordanie, alors que des centaines de milliers de Palestiniens se trouveront séparés de leur travail, de leur famille et de leur logement. C'est celle-là la finalité de la construction du mur : rendre peu viable un futur Etat palestinien pratiquement démembré par les colonies juives et le «mur de l'apartheid» En fait, selon le bureau de l'ONU pour la coordination des affaires humanitaires, Ocha, la construction du mur est une véritable catastrophe pour les Palestiniens, indiquant que 680.000 Palestiniens de Cisjordanie vont directement en souffrir outre les dégâts collatéraux qui seront énormes. Selon Ocha, «Plus de 274.000 Palestiniens qui vivent dans 122 villes et villages vont vivre dans des zones fermées -entre le mur et la ligne verte- ou dans des enclaves totalement entourées par le mur». 400.000 autres Palestiniens seront contraints de traverser des points de contrôle israéliens pour rallier leurs fermes ou leur travail affirmant «Cela signifie que le mur portera directement atteinte à plus de 680.000 Palestiniens, soit 30% de la population de la Cisjordanie». Par ailleurs, Ocha indique «Les dégâts causés par les destructions de terres et de biens pour la construction du mur sont irréversibles et les Palestiniens risquent de ne pas s'en remettre même si la situation politique s'améliore».
La même situation prévaut autour de Jérusalem-est ou un mur de 22 km est déjà achevé et met en péril les populations des faubourgs de la ville indique Ocha qui souligne: «Les localités entourant Jérusalem sont en train d'être coupées de la ville dont elles dépendent pour le commerce, le travail et les services sociaux essentiels». Et c'est dans ces ghettos érigés dans des territoires palestiniens dépecés par Israël que Sharon, initiateur de la construction du mur, prétend cantonner les Palestiniens. Aussi, le jugement que rendra la CIJ est important pour les Palestiniens, fût-t-il seulement indicatif, important aussi pour la communauté internationale et les Nations unies, notamment, qui pourront s'appuyer sur les attendus du jugement de La Haye et prendre des décisions qui s'imposent pour trouver une solution équitable au contentieux israélo-palestinien.


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