La troupe «Hna Msalmine» de la localité de Aïn Sefra (wilaya de Nâama) s'est remarquablement illustrée lundi dernier à Béchar. Une interprétation de très haut niveau. Un programme diwan dans la pure tradition de la confrérie. «Hna Msalmine» a été précédé sur scène par «Ahl Ed Diwan» de Mascara qui a ouvert le bal avant de céder la place à la découverte et la musique targuie représentée par le jeune groupe «Imerhan» de Tamanrasset dans le cadre de la compétition officielle de la 7e édition du Festival national culturel de musique diwan. Grand passionné de diwan et issu d'une grande famille de praticiens de Ain Sefra, le Mkeddem Mohamed Rahmani a tenu à «porter sur scène le maximum de symboles authentiques de cette tradition» sur le plan des costumes, des couleurs, de la chorégraphie ou du programme choisi. Dans ce sens, le Mâallem a gardé la tenue traditionnelle du rituel algérien (tunique sobre) ainsi que le turban de son père et formateur, les Bordjs (morceaux) choisis (Baba Hamou, dawa, haoussa, bambra) «ancrés dans la culture orale des principales tribus gnawa». L'interprétation en enchaînement de cinq bordjs, par la voix exceptionnelle du «Koyo Bongo» (chanteur), en plus d'une chorégraphie «Koyo» authentique et créative et d'une présence imposante sur la scène ont placé la barre très haut pour les concurrents. Dans sa région, la famille Rahmani a initié une école de diwan qui «compte aujourd'hui une centaine de membres ainsi que des enfants» qui ont participé à une multitude d'événements nationaux et internationaux comme le festival de musique spirituelle d'Istanbul, a expliqué à l'APS le leader du groupe. Autre grande spécificité de la troupe, tous les membres de la grande famille Rahmani sont des universitaires et passionnés par la recherche, la transcription et la traduction des textes dans le domaine de diwan. L'authenticité était aussi eu rendez-vous avec la troupe «Ahl Ed Diwan» de Mascara qui ont eux aussi présenté un programme rare surtout du point de vue danse tout en ayant une prestation musicale modeste. Pour la première fois, le public de Béchar, qui s'est aussi déplacé en grand nombre à cette soirée, a eu l'occasion de découvrir la musique tergui grâce au festival qui a convié le groupe «Imerhan» de Tamanrasset. Fondée en 2011, cette troupe qui se rapproche beaucoup du groupe malien de référence Tinariwen a connu un très grand succès auprès du public de Béchar qui a beaucoup apprécié la sonorité particulière de la guitare du blues du désert. Révélation du Festival international des arts de l'Ahaggar de Tamanrasset, ce groupe qui a agréablement surpris les Bécharis, est considéré comme une opportunité de diffusion de ce genre musical dans cette région où il restait quasiment inconnu. La 7e édition du Festival culturel national de musique diwan qui se déroule, depuis vendredi à Béchar s'achèvera le 13 juin prochain. 15 dernier troupes sont en compétition.