Le leader du RCD, Said Sadi et Réda Malek n'étaient pas disposés à rejoindre le groupe. «Ce ne fut pas facile pour nous de réunir tout cet aréopage politique dans le groupe des dix» a soutenu Me Ali Yahia qui a tenu à souligner que le groupe existait bien auparavant et réunissait en 1999 Aït Ahmed, Benyellès, Taleb Ibrahimi et Me Ali Yahia Abdenour. L'échéance de la présidentielle de 2004 approchait et il est apparu urgent pour ses promoteurs de réactiver le groupe et de l'élargir à l'ensemble des hommes épris de paix et de liberté: «Il fallait exclure l'exclusion» nous dit Me Ali Yahia. Cette quête de rassembler le maximum de personnes autour de cette initiative a abouti aux retrouvailles entre Sadi et Ali Yahia, fâchés depuis 15 ans. Le leader du RCD, Saïd Sadi et Réda Malek n'étaient pas disposés à rejoindre le groupe. Le général à la retraite Benyellès a sorti le grand jeu pour les faire adhérer à cette démarche. Au fur et à mesure que le groupe enregistrait l'adhésion d'un nouveau membre, une question centrale retenait l'attention de tout le monde: l'élection présidentielle, était-elle une fin ou un moyen pour engager les changements voulus dans l'Etat algérien ? Pour Me Ali Yahia, deux visions diamétralement opposées s'affrontaient au sein du groupe: «Il y avait d'abord ceux (Benflis et Sadi) qui pensaient que cette élection était un moyen en soi pour faire «changer le régime» et ceux (Taleb et Hamrouche) qui soutenaient que celle-ci n'était pas le moyen idéal pour «un changement dans le régime». Il aura fallu toute l'ingéniosité et le savoir-faire de quelques personnalités du groupe pour mettre fin à ces deux antagonismes et trouver une solution qui puisse satisfaire tous les membres. Devant le défi imposé par une deuxième magistrature de Bouteflika et pour faire face à son «rouleau compresseur» explique Me Ali Yahia, il fallait vite trouver une formule pour «concilier les deux visions»: «Nous avons dû employer toute notre énergie pour leur expliquer que la situation d'aujourd'hui diffère de celle de 1999 après le retrait des six». La situation actuelle est trop grave pour se permettre un tel luxe. La proposition retenue était de laisser le «libre choix» à ceux qui voulaient se retirer de la course mais sans pour autant rompre avec le groupe. Les autres qui voulaient en découdre avec Bouteflika pourront toujours compter sur l'appui de ces derniers.