La pénurie de plusieurs médicaments persiste au niveau des pharmacies La dépendance de l'étranger à plus de 75% menace la souveraineté nationale. L'industrie pharmaceutique nationale fait défaut. Etant dépendante de l'Europe et des Etats- Unis à 75%, la facture d'importation des produits pharmaceutiques a dépassé de loin deux milliards de dollars l'année dernière pour un volume global d'environ 35 540 tonnes. Certes ce n'est pas un scoop mais la situation qui ne cesse de s'aggraver pousse à réagir. En effet, malgré toutes les promesses des responsables et malgré les sommes astronomiques allouées par l'Etat, beaucoup de médicaments de première necessité ne sont pas disponibles sur le marché. Au moins 200 médicaments sont introuvables dans nos officines. C'est ce qu'a confirmé le site d'information électronique TSA. «La pénurie de plusieurs médicaments persiste au niveau des pharmacies», lit-on sur le site où de nombreux pharmaciens dans le centre d'Alger ont souligné le manque de plus de 200 médicaments parmi les plus demandés. L'étude menée sur le terrain a identifié certains médicaments concernés par la pénurie, entre autres le Lévothyrox utilisé pour le traitement du goître, le Zyloric 300, destiné au traitement des hyperuricémies symptomatiques primitives ou secondaires, l'Alustal qui est un vaccin antiallergique, le Zanitra (acide folique), le Maxilase (comprimé), le Gaviscon (maux d'estomac) et la pilule Meliane, la pommade Mycocide, l'Extencilline, le sirop Histagon. Aussi, des médicaments destinés à des maladies lourdes et chroniques connaissent de fréquentes pénuries comme depuis toujours, notamment en ce qui concerne les cancers. Réagissant à la situation, le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique(Snpsp), a confirmé la pénurie de médicaments en l'expliquant par l'insuffisante production nationale qui couvre a peine 20% des besoins locaux car les médicaments produits en Algérie ne sont pas essentiels. En fait, ce n'est pas la seule raison qui explique les pénuries récurrentes mais beaucoup plus la grande anarchie qui règne dans le marché du médicament. Des dizaines de laboratoires de fabrication de produits pharmaceutiques, notamment étrangers, sont montrés du doigt. Ils sont accusés d'être derrière les différentes pénuries que connaît le marché national. De plus, le fameux laboratoire pharmaceutique algérien Saidal a essuyé un échec cuisant dans sa tentative d'augmenter sa production pour atteindre 40% comme il l'avait annoncé. Entre ceci et cela, le pauvre patient algérien paie très cher la facture et fait tout pour éviter de tomber malade. C'est pratiquement ce qu'a regretté le Dr Merabet, selon la même source. «Cette pénurie se répercute négativement sur notre travail, mais c'est la santé du malade qui est surtout remise en question... et les médecins essayent de remplacer les médicaments indisponibles par d'autres existants dans les pharmacies». Il est à noter que cette étude a touché la capitale. Qu'est-ce que cela doit être hors d'Alger?