Le peuple sahraoui ne cesse d'endurer les violences infligées par le Royaume marocain Liliane Maury-Pasquier, rapporteur du Conseil de l'Europe, sera en Algérie du 6 au 9 octobre pour un complément d'information concernant un rapport portant sur la question sahraouie. L'avis et la position de l'Algérie dans le dossier du Sahara occidental ne peuvent être occultés. C'est ce qu'a jugé le Conseil de l'Europe. «L'Algérie fait partie de la solution du problème (sahraoui) et de ce point de vue là, il est important de rencontrer d'abord les autorités algériennes, puis les Sahraouis dans les camps des réfugiés, et de constater de visu le maximum de choses pour sceller mon rapport», a indiqué, le 5 septembre à Paris, Liliane Maury-Pasquier rapporteur de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (Apce) qui doit se rendre en Algérie dès la première semaine du mois d'octobre pour un complément d'information concernant un rapport portant sur la question sahraouie. L'Europe veut contribuer à sa résolution et «met les pieds dans le plat». Les informations glanées en Algérie et dans les camps de réfugiés sahraouis permettront à l'eurodéputée suisse de dégager des propositions qui auront pour objectif de sortir le conflit opposant le Maroc au Front Polisario du statu quo. «Il faut rester modeste et composer avec les possibilités qui sont les miennes, celles d'une parlementaire de base chargée d'un rapport que j'essayerai de faire le plus honnêtement possible» a-t-elle déclaré. L'étape algérienne intervient après celle qu'elle avait effectuée du 21 au 24 mai au Maroc (Rabat) puis dans les territoires occupés du Sahara occidental (El Ayoune). A l'issue de rencontres avec les autorités marocaines, des parlementaires, des représentants de la communauté internationale et de la société civile sahraouie, ainsi qu'avec des défenseurs des droits de l'homme, la députée européenne avait souligné la nécessité et l'urgence de mobiliser toutes les parties prenantes ainsi que la communauté internationale afin de «rechercher une solution juste, durable et mutuellement acceptable dans le cadre des Nations unies au conflit du Sahara occidental», rapporte une dépêche de l'APS datée du 6 septembre. Une déclaration que l'Algérie a fait sienne et qu'elle a rappelée à chaque fois que le pouvoir marocain a tenté de faire diversion. Et ce sont exactement les termes de la résolution 2099 adoptée le 25 avril 2013 par le Conseil de sécurité de l'ONU dans laquelle il réaffirme le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination sans avoir toutefois élargi les prérogatives de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental) à la surveillance des droits de l'homme. Elle a appelé à une «solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental» tout en insistant, au contraire, de celles qui l'ont précédée, sur «l'importance de l'amélioration de la situation des droits de l'homme» dans les territoires du Sahara occidental occupés par le Maroc. Une question sur laquelle le Makhzen a été épinglé et interpellé à maintes reprises par des organisations internationales et non des moindres. Amnesty International avait exhorté le roi d'Espagne, Juan Carlos, à «poser des questions» au souverain marocain sur les «abus commis dans les territoires occupés du Sahara occidental» tout en dénonçant «l'usage excessif de la force contre les Sahraouis, la torture et les restrictions sur les libertés d'expression, de réunion et d'association» à l'occasion de la visite officielle qu'il avait effectuée au Maroc les 16 et 17 juillet 2013. Des rapports accablants avaient été établis auparavant par HRW (Human Rights Watch), le Centre Robert Kennedy pour la justice et les droits de l'homme (RFK Center) dont une délégation avait séjourné au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés sahraouis du 25 au 31 août 2012, le Haut Commissariat des droits de l'homme et par le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture qui s'était rendu au Maroc et au Sahara occidental entre les 15 et 22 septembre 2012. S'ils ont réussi à briser le mur du silence et à libérer les voix étouffées des militants sahraouis, ils ne sont pas encore parvenus à faire cesser les violences qu'endure le peuple du Sahara occidental... L'Europe semble décidée à faire plier Rabat sur ce sujet.