«On nous invite comme observateurs, alors que nous avons des préoccupations et des solutions à proposer.» La prochaine tripartite qui se tiendra à la fin du mois de septembre 2013, suscite de multiples interrogations. Bien que présentée comme une nouveauté, la participation des syndicats autonomes pour la première fois dans l'histoire de la tripartite, les représentants de ces organisation se sentent, encore une fois de plus, marginalisés. «On ne comprend pas pourquoi on nous invite comme des observateurs alors que nous avons des propositions et des préoccupations à mettre sur la table», a déclaré, hier, Meziane Meriane, coordinateur du syndicat Snapest, que nous avons joint par téléphone. «Meme en tant que syndicat agréé, dit-il, et malgré les orientations du Premier ministre Abdelmalek Sellal qui insiste longuement sur le développement du dialogue social, les syndicats autonomes sont invités pour chauffer les bancs et observer les différents acteurs de la tripartite du mois de septembre 2013, sans plus», selon M.Meriane. Hamid D, enseignant à Adrar depuis 3 ans, que nous avons rencontré il y a quelques jours, raconte son aventure dans un état d'esprit empreint d'inquiétude. «D'une part, on encourage les enseignants des langues étrangères à aller au Sud afin d'assurer la prise en charge des langues étrangères, d'autre part, on est livrés à nous-mêmes», révèle-t-il tout en citant des dizaines d'enseignants sans les conditions minimum d'hébergement, rien que dans la wilaya d'Adrar. La même situation concerne des centaines d'enseignants, médecins et autres cadres affectés au sud du pays sans bénéficier de logements et moyens qui leur permettent de se rendre à l'évidence, pendant que d'autres ne peuvent pas quitter leurs quartiers pour diverses raisons. La problématique du logement, la relance de la production nationale dans les différents secteurs, la relance de l'industrie nationale, le développement de la production agricole et autres secteurs qui ont fait les beaux jours du pays, ainsi que l'abrogation de l'article 87 bis, notamment qui continuent d'alimenter la polémique, devront tous libérer les initiatives, aussi bien dans la vie politique, économique et sociale, qui convergent vers l'intérêt général des citoyens, selon de nombreux spécialistes en la matière. Satisfait des mesures prises par le gouvernement, Abdelkader Merrakchi, président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), a indiqué que l'un des premiers points qui seront abordés lors de la prochaine tripartite «est de passer en revue toutes les décisions qui ont été prises par le gouvernement», tout en révélant que 94% des décisions qui ont été prises émanent de la CAP. «Nous sommes arrivés à arracher le principe de la médiation, ainsi que la mise en place d'une coordination qui réunit toutes les organisations du patronat algérien», a affirmé, hier, M.Merrakchi, dans un entretien par téléphone. Gouvernement, patronat et syndicats devront répondre aux questions qui reviennent souvent dans le quotidien des citoyens algériens. Abdelmalek Sellal est le premier responsable du gouvernement à donner l'exemple en ouvrant le débat franc et direct avec les citoyens dans chacune de ses visites de travail à travers le pays. Pour quelle raison priver des organisations syndicales agréées de s'exprimer?