Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammed Javad Zarif, a insisté hier sur le «droit absolu» de son pays à enrichir de l'uranium sur son sol, a rapporté l'agence Isna. «La maîtrise de la technologie nucléaire civile, en particulier l'enrichissement d'uranium sur sol iranien, est le droit absolu de l'Iran», a déclaré M. Zarif lors d'une rencontre avec le vice-ministre suisse des Affaires étrangères, Yves Rossier. «Les événements de ces dernières années ont prouvé que l'approche de la menace et des sanctions (de part des pays occidentaux, ndlr) n'avaient pas assuré les intérêts et les objectifs de l'autre partie et la poursuite de cette approche est la répétition des erreurs passées, ce qui ne pourra pas empêcher l'Iran de maîtriser la technologie nucléaire civile», a-t-il ajouté. L'Iran et les puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) doivent reprendre leurs négociations le 15 octobre à Genève pour tenter de trouver une solution à la crise du nucléaire iranien. Il s'agit des premières négociations entre les 5+1 et l'Iran depuis l'élection en juin du président modéré Hassan Rohani, dont le discours d'ouverture en septembre à l'ONU a semblé tourner la page de son prédécesseur Mahmoud Ahmadinejad. Les grandes puissances et Israël soupçonnent l'Iran, malgré ses démentis, de chercher à produire l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, mais les négociations n'ont pas avancé en huit ans. Lors des deux réunions à Almaty en février et avril, le groupe 5+1 avait proposé que l'Iran suspende l'enrichissement d'uranium à 20% et limite ses activités d'enrichissement à Fordo, un site souterrain proche de Qom (centre), en échange d'un allègement de certaines sanctions. M.Zarif a cependant estimé dimanche que cette offre avait «rejoint l'histoire» et que le groupe devait «venir à la table des négociations avec une nouvelle approche». Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a renvoyé la balle hier en appelant l'Iran à faire de nouvelles propositions. M.Kerry s'est dit «encouragé» par le discours de M.Rohani à l'ONU, avant de nuancer: «Ce ne sont pas seulement les mots qui feront la différence».