L'amendement de la Constitution mettra fin au coup d'arrêt qu'a connu le gouvernement depuis 2008. Réapparu soudain dans le ciel de la politique, le nouveau chef du FLN, Amar Saâdani, semble être dans les secrets des dieux. Il n' a pas manqué avant-hier de dévoiler les grandes lignes du projet de la révision de la loi fondamentale. Globalement, la révision consacrera le retour au texte de l'avant-2008. Il s'agit du retour à la chefferie du gouvernement, une forme qui captive quasi obsessionnellement le FLN. Saâdani qui s'est offert deux plébiscites, celui des membres du comité central et l'allégeance solennelle des mouhafedhs, se fait porte-parole familier de la Présidence de la République. Donc, selon lui, de l'inutilité du Premier ministre, un simple exécutant sous la coupe du président de la République, on passera au gouvernement majoritaire, dont le chef issu du FLN gouvernera la politique nationale et aura de réelles charges politiques. L'Assemblée nationale retrouvera aussi ses prérogatives et aura le pouvoir de contrôler et de voter même une motion de censure, imposant la démission au gouvernement, à la faveur des nouveaux changements qui seront institués dans la Constitution. Il semble que ce que les équilibres et les conjonctures n'ont pas permis au début de cette dernière décennie relève désormais du possible. Ainsi, le chef de l'Etat, également président du parti, va redonner au FLN sa place au niveau des institutions. L'amendement constitutionnel de 2008 a transféré l'attribution de l'ancien chef de gouvernement vers le président de la République, devenu l'unique chef incontesté de l'Exécutif. L'amendement de la Constitution mettra fin au coup d'arrêt qu'a connu le gouvernement depuis 2008 en ayant les pieds et les poings liés et sans aucune marge de manoeuvre. La révision constitutionnelle consacrerait aussi, le poste de vice-président, supprimé également en 2008. Ce nouveau poste reviendra aussi à l'ex-parti unique. La nomination de Belkhadem, qui garde sa qualité de membre du CC à ce poste, est d'ores et déjà susurrée au FLN. Saâdani a promis à ses mouhafedhs, non seulement de formuler toutes ces revendications à qui de droit, mais le parti sera réhabilité en contrepartie de son allégeance et alignement indéfectibles. Anticipant sur le contenu de ces amendements, Amar Saâdani s'est prononcé pour la constitutionnalisation de tamazight. «Tamazight comme deuxième langue officielle», est un point sur lequel se sont entendus Mme Hanoune et Saâdani lors de leur rencontre au siège du FLN. Quoi qu'il en soit, il sera également question de limitation du nombre de mandats présidentiels à deux quinquennats seulement. Ainsi, à travers ces nouvelles rectifications, on va consacrer un retour à la limitation à deux des mandats présidentiels. Un président peut effectuer uniquement deux mandats de cinq ans chacun. Cette disposition qui n'est pas à effet rétroactif sur les mandats précédents, laissera le choix libre au chef de l'Etat qui pourra briguer un nouveau mandat en 2014. Le Président Bouteflika, qui a reçu le rapport final de la commission présenté, doit décider des suites à donner à ce projet avant la fin de l'année en cours. Pour rappel, le chef de l'Etat avait mis en place, au début du mois d'avril 2013, une commission d'experts chargée d'élaborer un avant-projet de loi sur la révision constitutionnelle.