Le candidat accuse le département de Zerhouni de velléités frauduleuses. A la faveur d'une conférence de presse qu'il a animée hier au Centre international de presse (CIP) à Alger, le candidat à l'élection présidentielle Ali Fawzi Rebaïne a présenté le bilan de sa tournée électorale dans les 20 wilayas qu'il a eu à sillonner depuis le début. Les 5000 km parcourus tambour battant depuis le 18 mars dernier, date du début de la campagne électorale, ont suffi à ce dernier pour se faire sa petite idée au sujet, comme il l'explique, de la transparence du scrutin de jeudi prochain. Sans ambages, le président de Ahd 54 accuse l'administration de «velléités frauduleuses» en faveur d'un candidat, sans pour autant, citer le nom de ce dernier. «L'administration va jouer un rôle négatif le 8 avril prochain» a-t-il averti en citant, pour l'exemple, certains cas de dépassements et de violences qui ont visé le candidat Ali Benflis dans les wilayas de Relizane, Tlemcen et Illizi. De facto, le candidat impute la responsabilité aux walis des trois départements évoqués et appelle par là même le ministre de l'Intérieur Yazid Zerhouni à intervenir pour, dit-il, prendre des sanctions sévères contre les trois walis. «L'état d'urgence en vigueur depuis 1992 a donné de larges prérogatives aux walis. C'est pour cette raison que ces derniers agissent sans pour autant se soucier de la loi» explique le conférencier. En cas de fraude massive, M.Rebaïne, qui n'écarte pas néanmoins une telle possibilité, affirme que la réaction et l'attitude que prendra son parti ne s'inscriront que dans un cadre légal et pacifique, balayant d'un revers de main l'hypothèse du recours à la rue, une démarche qui, à ses yeux, mettrait la vie des citoyens en péril. Il affirme à ce propos que son parti mettra à profit toutes les actions susceptibles de donner des résultats concrets, y compris en scellant des alliances anti-fraude avec d'autres candidats: «Il y a d'autres alternatives. Nous privilégions les moyens pacifiques», a-t-il confié. Dans ce cadre aussi, le postulant explique que sa candidature à l'élection présidentielle servira de moyen pour limiter, un tant soit peu, l'ampleur de la fraude. Le candidat dit par ailleurs déplorer les actes de violences et de saccages dont ont été l'objet les permanences électorales de certains candidats et, à le croire, seuls les walis portent l'entière responsabilité. Dans la matinée, le prétendant à la magistrature suprême, en guise de clôture de son périple électoral, a animé un meeting populaire à la salle Ibn Khaldoun à Alger. Devant une foule en transe, scandant à tue-tête les slogans du parti, Ali Rebaïne, a fait une entrée d'un vrai «show politique». Emu par la chaleur de l'accueil et les youyous stridents qui fusaient de partout, le postulant a appelé les citoyens à aller voter en masse le 8 avril prochain dans l'objectif, a-t-il souligné, de donner naissance à un Etat moderne respectueux de la loi et des droits de l'homme. Dans son intervention, Rebaïne a passé en revue l'ensemble les grands axes de son programme électoral: réforme de la justice, du système monétaire, protection de l'économie nationale, etc.