La réaction de l'ANP traduit sa volonté de lever toute ambiguïté quant à sa résolution de rester en dehors du champ politique. 24 heures après les propos tenus par le premier secrétaire du FFS au sujet de contacts entre Hocine Aït Ahmed et l'institution militaire, le ministère de la Défense nationale a qualifié les informations rendues publiques mardi d'«allégations». En effet, dans un communiqué transmis à notre rédaction, le MDN dément les «contacts qui auraient été établis par le chef du département du renseignement et de la sécurité avec M. Aït Ahmed Hocine et la direction de ce parti». Ces «affirmations» ont été rapportées rappellons-le par de nombreux titres de presse, à l'occasion d'une conférence de presse animée par Djoudi Mammeri, n°2 du FFS. Dans son communiqué, le ministère de la Défense estime que les déclarations du premier secrétaire du parti d'Aït Ahmed «remettent en cause explicitement la neutralité de l'Armée nationale populaire». Le ministère de la Défense nationale rappelle que la position de l'ANP concernant l'élection présidentielle du 8 avril a été exprimée «par le chef d'état-major de l'Armée nationale populaire dans ses déclarations notamment celle parue au mois de mars 2004 dans la revue El Djeïch et largement reprise par les différents médias», conclut le communiqué. Cette réaction, disons-le, assez ferme de l'institution militaire, traduit sa volonté de ne permettre aucun doute sur sa position vis-à-vis de la chose politique. La détermination du ministère de la Défense à préserver sa neutralité semble être une position de principe à laquelle il tient au plus haut point. Et pour preuve, L'Expression a appris de sources autorisées que le ministère a décidé de poursuivre Djoudi Mammeri en justice pour diffamation. Une démarche qui traduit, si besoin est, une détermination à ne laisser place à aucune ambiguïté quant à la résolution prise par l'institution militaire, il y a de cela plus d'un an, et que de nombreux observateurs avaient mis en doute jusqu'à être démentis par le déroulement de la dernière élection présidentielle. La promptitude de la réaction du ministère de la Défense n'a vraisemblablement pas laissé indifférent le premier secrétaire qui, par le biais d'un communiqué rendu public hier, a tenu à démentir de «la manière la plus formelle toute rencontre, tout projet de rencontre ou autre deal, attribué au président du parti, M.Hocine Aït Ahmed avec quelque responsable que ce soit». Cette réaction qui intervient quelques heures à peine, après le démenti de l'institution militaire, est quelque peu bizarre, au sens que les propos de Djoudi Mammeri ont été rapportés par l'ensemble des journalistes présents à la conférence de presse qu'il a animée mardi dernier. Cela dit, quand bien même la rétraction du premier secrétaire du FFS est difficilement acceptable dans la forme, il n'en demeure pas moins qu'elle est de nature à clore le débat sur la neutralité de l'armée lors de la présidentielle du 8 avril.