Rien ne va plus au secteur sanitaire de Béjaïa. La colère qui couve depuis des mois risque d'exploser au grand jour. Et pour cause, les médecins spécialistes en MPR de l'établissement hospitalier d' Ilmaten annoncent un mouvement de grève à partir du 9 février. Sous la houlette de la section du CHU de Béjaïa affiliée au Snpssp, les spécialistes exerçant dans cet hôpital énumèrent pas moins de 19 revendications, toutes liées à la gestion de cette structure avec comme principal accusé, son directeur. Les spécialistes frondeurs dénoncent le refus audacieux du directeur d'appliquer les décisions prises par le DSP et ses directives allant dans le sens de l'apaisement lors de la réunion, ayant eu lieu au début du mois de janvier. Il s'agit notamment de l'annulation des sanctions prises à l'encontre des praticiens, le refus de donner des ordres de missions pour la formation continue de Batna accordée par le DSP, le non-rétablissement du dialogue et la continuité de la gestion unilatérale, et enfin le refus scandaleux de recevoir les membres de la commission d'inspection de la DSP chargée de l'accompagnement et du suivi de l'application des mesures prises. Les praticiens de cet hôpital dénoncent l'abus de pouvoir, qu'ils illustrent à travers notamment la signature antidatée sur la demande de démission d'un confrère et bien d'autres situations à charge pour le gestionnaire de cet hôpital. Intervenant à la veille de la visite du ministre de la Santé dans la wilaya de Béjaïa, le mouvement de grève des praticiens d'Ilmaten arrive à point nommé pour alerter le premier responsable sur la situation du secteur de la santé à Béjaïa. Un secteur qui se singularise régulièrement par des manquements à l'égard des patients, à l'image de ce renvoi régulier chez le privé pour des analyses médicales ou des radiographies. Selon le planning du mois de janvier dont nous détenons une copie, pratiquement chaque week-end, le service de radiologie est vacant. Le jeudi, vendredi et samedi, le patient est systématiquement orienté vers le privé, faute de médecin radiologue. Il en est de même pour faible consommation des budgets alloués qui, selon des informations en notre possession ne dépasserait pas les 20%. Le ministre aura aussi à s'enquérir sur les raisons de la non-concrétisation du projet du centre d'imagerie par résonance magnétique (IRM) et du retrait de son fournisseur, ajoute notre source. Bien d'autres anomalies sont signalées au niveau du CHU de Béjaïa. Le ministre devrait scruter de près à côté, bien évidemment du choix de terrain pour abriter la nouvelle structure de CHU, domicilié depuis sa création au niveau des anciennes bâtisses de l'hôpital Khelil Amrane. Cette situation se répercute, il va de soi, négativement sur la prise en charge des patients, au moment même où un grand espoir est né de voir enfin une prise en charge correcte du malade et la fin des déplacements vers d'autres structures similaires des wilayas environnantes.