Satisfaction des uns et mécontentement des autres. Au lendemain de la désignation du nouveau staff gouvernemental, les partis politiques ayant participé à l'élection présidentielle du 8 avril dernier ont différemment apprécié le remaniement. Pour les partis de l'alliance présidentielle, en l'occurrence le MSP, le RND et le mouvement de redressement du FLN, ce gouvernement ne reflète que la volonté du peuple. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP), par la voix de son président, M.Bouguerra Soltani, a tenu à féliciter le chef du gouvernement pour son choix qui, d'après lui, répond à l'appel du peuple aspirant à la stabilité et la sécurité. «Nous exhortons le nouveau staff gouvernemental à prendre sérieusement les choses en main, tout en assumant les responsabilités qui leur incombent suivant les directives tracées par l'alliance présidentielle» a tenu à souligner le président du MSP qui ajoute que «la réalisation de la concorde nationale et l'instauration de la stabilité et de la sécurité passent en priorité et avant tout autre considération». Rappelons que ce projet revêt une grande importance aux yeux du président de la République. C'est autour de ce projet même qu'est née l'alliance présidentielle. Un pacte dont le MSP est, aux côtés du RND et du mouvement du redressement du FLN, partie prenante. Le même avis est partagé par le Rassemble-ment national démocratique (RND). Ainsi, pour Mouloud Chorfi, «par ce gouvernement, le président de la République réitère, encore une fois, sa volonté d'instaurer la concorde civile et d'oeuvrer au développement et à l'épanouissement de l'économie nationale et rendre l'espoir à cette jeunesse en quête d'un avenir meilleur». Le mouvement El Islah, de son côté, qualifie ce remaniement de non-événement «parce qu'il ne sert que le clan du président de la République». «...et on ne peut rien avancer là dessus», nous a déclaré, hier, au téléphone, M.Benabdesslem, chargé de la communication au sein du parti de Djaballah. Le Mouvement de la réforme nationale (MRN) a, faut-il le rappeler, manifesté son mécontentement quant aux résultats qu'il a obtenus à l'élection présidentielle. Quant au Parti des travailleurs, «le président de la République a fait des promesses au peuple algérien, donc il n'a qu'à les tenir» a déclaré M. Abderrah-mane Arfoutni, cadre au PT. Notre interlocuteur a rappelé que le PT «a envoyé une lettre à Bouteflika où il lui a suggéré d'organiser un congrès national pour discuter des problèmes dont souffre le pays, notamment, en matière de développement social, du retour à la paix, mais aussi revoir le salaire des travailleurs à la hausse, comme il est exprimé par l'Ugta». M.Fardjallah, du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), de son côté, n'est pas sur la même longueur d'onde. «On ne s'est pas fait trop d'illusions», a-t-il déclaré, et d'ajouter : «Le choix de ce gouvernement n'obéit qu'à un rééquilibrage clanique et un certain immobilisme politique qui va à contre-courant des attentes du peuple algérien». Ainsi, entre la satisfaction des uns et le mécontentement des autres, ce remaniement gouvernemental réussira-t-il à répondre aux doléances du peuple algérien?