Le scandale des exactions envers les prisonniers irakiens continue d'alimenter la chronique. Chaque jour qui passe apporte son lot de révélations sur les exactions de militaires américains envers les prisonniers irakiens. L'affaire du scandale de la maltraitance des prisonniers irakiens prend totalement à contre-pied les stratèges américains, en entamant largement le crédit des Etats-Unis en Irak et dans le monde. La question qui se pose aujourd'hui est de savoir pourquoi enfin les Américains sont-il allés en Irak? Pour quels objectifs alors que de plus en plus, -pour imposer leur loi au peuple irakien-, ils reproduisent presque exactement ce qu'ils condamnaient hier parce que le fait du dictateur irakien Saddam Hussein. Les militaires américains reproduisent sans état d'âme des méthodes brutales, exécrables, qui n'ajoutent rien aux vertus de l'occupation. Les Etats-Unis ont imposé la guerre aux Irakiens et aux Nations unies mettant la communauté internationale devant le fait accompli au prétexte de trouver, et de détruire, les armes de destruction massive, présumées détenues par le régime baassiste, et subséquemment instaurer la démocratie dans ce pays. Or, il est aujourd'hui patent, et tous les experts du monde, y compris américains, en conviennent, il n'existe pas d'armes prohibées en Irak, celles-ci ayant, selon toute probabilité, été détruites au début des années 90 par l'Unscom (la mission des Nations unies de désarmement de l'Irak) après la guerre du Golfe de 1991. Un an après la chute de Saddam Hussein aucune trace d'ADM n'a été trouvée en Irak, en revanche, aucun des objectifs que la coalition américano-britannique s'est assignée dans ce pays n'a été atteint, que ce soit la mise sur place d'un gouvernement représentatif, le rétablissement de la sécurité, l'instauration de la démocratie et de la liberté dans ce pays, la cessation des brutalités contre le peuple irakien. Or, jamais la situation n'a été aussi confuse, alors que l'on assiste aux prémisses de la vraie guerre en Irak avec les batailles de Falloujah et les sièges par les marines de Najaf et Kerbala. A Falloujah, la coalition a été contrainte de faire appel à d'anciens généraux et colonels de l'armée irakienne pour que le calme revienne, la population accueillant dans la liesse ces anciens soldats de Saddam Hussein, infligeant ainsi un sévère camouflet à la coalition. A Najaf les miliciens de Moqtada Sadr, qui tiennent solidement Najaf, Kerbala et Koufa, sont déterminés à se battre jusqu'au bout. De fait, les deux derniers mois (mars et avril) ont vu une forte recrudescence de la violence occasionnant la mort de centaines d'Irakiens et des dizaines de soldats de la coalition. L'affaire du scandale des prisonniers irakiens, qui ont subi des sévices inhumains, alourdit un bilan déjà catastrophique de la coalition en Irak. Analysant la situation induite par les derniers développements, le directeur de l'institut du Moyen-Orient à Columbia University, Rashid Khalidi, indique : «Nous avons commencé avec les armes nucléaires, parlé ensuite de démocratisation, de dé-baassification, et d'arrêt de la torture. En fait, en quelques mois, tous ces arguments se sont évaporés et les Etats-Unis semblent de plus en plus insensés», ajoutant à propos de l'affaire des prisonniers: «J'ai bien peur qu'il ne s'agisse du dernier coup de massue sur les arguments en faveur de la guerre en Irak». De fait, la vérité commence à se faire jour lorsqu'il est constaté que des centaines d'administrateurs, de techniciens et d'ingénieurs du pétrole américains ont fait main basse sur le pétrole irakien. Et ceci peut bien expliquer cela.