Les forces de police ont dispersé une manifestation hier matin devant l'annexe du ministère de l'Education nationale au Ruisseau (Alger). Plusieurs lycéens en classe de terminale se sont rassemblés pour exprimer pacifiquement leur inquiétude après les décisions prises sur le rattrapage des cours à la suite de la grève des enseignants qui a duré près d'un mois (25 jours). Ils étaident plusieurs milliers de lycéens venus de plusieurs lycées de la capitale. «Nous étions environ 2000 élèves venus de Aïn-Naâdja. Les services de police nous ont arrêtés à Kouba vers 9h du matin. La police nous a dispersés mais nous avons réussi à rejoindre le Ruisseau, lieu du rassemblement, à 10 h», témoigne Oussama Touati, lycéen en terminale au lycée technique de Aïn-Naâdja. «Nous voulons dialoguer avec les responsables du ministère de l'Education nationale pour traiter nos revendications», s'écrie-t-il. Pour les lycéens mécontents, il est impossible de rattraper les cours manqués en un temps record. Ils refusent de subir les conséquences du mouvement de grève de leurs enseignants. Ils interpellent les pouvoirs publics sur les risques qui peuvent découler de la suppression des vacances ou du report de la date de l'examen du baccalauréat. Selon Oussama, leurs action de tenir un rassemblement intervient comme une conséquence naturelle aux grèves observées dernièrement par les enseignants de l'éducation. «Comme les enseignants ont des revendications, nous aussi, nous avons les nôtres», lâche-t-il, avant de revenir sur les conditions dans lesquelles leur rassemblement de la veille fut empêché. «Hier (avant-hier, Ndlr), la police nous a tabassés. On nous a fait monter dans des bus et ils nous ont tabassés loin des journalistes et des photographes», témoigne-t-il. Les lycéens sont venus de tous les coins de la capitale. De Aïn-Naâdja, Kouba, El Harrach, Douéra, Ruisseau, Belcourt, Baraki,... etc. Les manifestants veulent atteindre, coûte que coûte, le ministère de l'Education nationale tout en manifestant pacifiquement. «Nous voulons dialoguer avec les responsables du ministère de l'Education nationale pour leur soumettre nos revendications en tant que lycéens», souligne Islam. Enfin, les lycéens sont en grève depuis dimanche. Ils comptent poursuivre leur grève suivie de sit-in devant le ministère de l'Education jusqu'à «satisfaction de leurs revendications», assurent-ils.