Il s'est engagé à ne ménager aucun effort et à n'économiser aucune énergie pour que la volonté souveraine du peuple algérien soit respectée. La fraude électorale qui s'annonce fait peur aux Algériens. Elle le fait davantage aux candidats, notamment à Ali Benflis qui est le principal concurrent de Bouteflika qui postule à un 4e mandat. Lors d'une cérémonie organisée, hier, à Ben Aknoun (Alger) à l'honneur des femmes, à l'occasion de la Journée internationale de la femme, Ali Benflis a réitéré ses mises en garde à l'administration contre toute tentative de fraude. Il a appelé surtout les électeurs à se mobiliser pour faire barrage à ce phénomène qui a caractérisé toutes les élections organisées en Algérie. Pour l'orateur, cette mobilisation ne doit pas se limiter à la simple dénonciation des «dérives dangereuses» qui précédent le rendez-vous du 17 avril prochain. «La mobilisation contre la fraude électorale, a-t-il dit, doit dépasser la seule indignation, quant à l'usurpation de la volonté du peuple. Elle doit être une mobilisation contre toutes les dérives dangereuses qui gagnent tous les aspects de la vie politique de notre pays.» M. Benflis qui croit dur comme fer à ses chances de succéder à Bouteflika, veut donc faire échec aux partisans de la fraude. Il s'est engagé à ne ménager aucun effort et à n'économiser aucune énergie pour que «la volonté souveraine du peuple algérien soit respectée et que les tenants de la fraude et du déni de droit à la citoyenneté subissent une cuisante défaite et un revers sans précédent». Aux femmes nombreuses qui scandaient dans la salle, «Benflis président» et lançaient des youyous, il a dit que leur soutien renforce sa détermination à s'opposer «énergiquement» aux «manoeuvres frauduleuses et pernicieuses qui planent sur le déroulement du prochain scrutin présidentiel». La bataille s'annonce ainsi rude et porteuse de tous les dangers sur l'avenir du pays, surtout que les partisans du 4e mandat considèrent que tous ceux qui s'y opposent sont des semeurs de la fitna et des aventuriers allant jusqu'à parler du sacrifice suprême pour préserver la stabilité nationale qui passera forcément par le 4e mandat. Ali Benflis a prononcé son discours devant une assistance, pour la majorité jeune, acquise. Parmi elles, des femmes venues de l'étranger. Fidèle parmi les fidèles, Mme Abdou Fatma Zohra, engagée comme responsable dans les comités de soutien de Benflis en 2004, s'est déplacée de France pour assister à l'événement. Elle croit que le changement interviendra à l'occasion de la prochaine élection présidentielle. Du moins, elle en garde l'espoir. «J'ai espoir en le changement qui se profile et qui doit avoir lieu», a-t-elle résumé. Pour le reste de son allocution, l'ancien candidat à la présidentielle de 2004 l'a voulu en hommage à la femme algérienne, à qui il promet des lendemains meilleurs s'il est élu président le 17 avril prochain. Il affirme que son projet de renouveau national accorde toute sa place à la femme algérienne. Parmi les mesures proposées, l'ancien chef de gouvernement cite l'institution d'un fonds public de garantie de versement des pensions alimentaires aux femmes divorcées en cas de défaillance du conjoint. Mais deux heures après avoir fait cette annonce, l'APS rapportera que le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, a instruit le gouvernement d'engager une réflexion en vue de la création d'un fonds destiné aux femmes divorcées ayant la garde des enfants mineurs.