La direction provisoire de ce parti continue de privilégier la légalité dans le traitement de la crise qui le secoue. Comme annoncé hier, la direction provisoire du FLN, mise en place à l'issue de la réunion du comité central issu du 7e congrès de ce parti, a rencontré les responsables de leur groupe parlementaire. Si l'on excepte le président de l'APN, tenu par le droit de réserve lié à son poste de quatrième homme de l'Etat, ont pris part à cette rencontre, outre les 12 dirigeants de cette instance provisoire que préside Abdelkrim Abada, pas moins de 24 députés. Il s'agit, en substance, du président du groupe parlementaire, des vice-présidents de l'APN, mais aussi des présidents, vice-présidents et assesseurs des commissions. Le FLN, majoritaire au sein de cette assemblée, cherche par tous les moyens à préserver cet acquis, notamment en n'accordant pas à ses rivaux immédiats, le RND notamment, l'occasion de dissoudre l'APN. C'est pourquoi, la rencontre d'hier a-t-elle été sanctionnée par un communiqué dans lequel il devait indiquer, selon des sources proches de cette réunion, que des instructions fermes seront données au députés du FLN afin de voter pour ce programme. Le FLN, sous la houlette d'Abada, Djeghaba et Hadjeres, refuse de se transformer en parti d'opposition. Il n'en conçoit pas moins que les critiques constructives sont de bon aloi dans une démocratie digne de ce nom. C'est pourquoi quelques amendements n'altérant en rien la teneur globale du programme seront sans doute introduits par des députés de ce groupe, dans le seul but «d'enrichir le document et de le rendre plus apte à concrétiser les aspirations des larges couches de la société». Nos sources expliquent cette démarche par le fait que «les raisons de la discorde qui existaient entre (eux) et le mouvement dit de redressement ont été levées à partir du moment où la présidentielle a fini par avoir lieu, avec les résultats qu'on lui connaît». Ce n'est pas tout. Nos sources ajoutent qu'il n'y a guère de différence entre les programme de Benflis et celui de Bouteflika. En tout état de cause, si le camp d'Abada oeuvre par tous les moyens à lever les équivoques et à préserver les rangs, il semble qu'il en aille autrement dans celui des redresseurs qui, lors de leurs dernières rencontres avaient décidé d'aller vers le 8e congrès sans les représentants de l'autre camp. Si le président du groupe parlementaire, seul habilité statutairement à convoquer les députés, compte tenir une réunion de coordination en vue de se présenter en rangs homogènes ce mardi, les redresseurs ont décidé d'y aller de leur propre réunion pour aujourd'hui. Ainsi, les spéculations vont-elles bon train sur la tournure que prendront les évènements ce mardi à l'ouverture de la plénière à l'APN. Nul doute qu'il y aura foule, ce jour, à l'hémicycle Zighout Youcef.