Le citoyen «doit contribuer un peu plus à la facture énergétique» Le Premier ministre par intérim et ministre de l'Energie et des Mines souhaite une augmentation progressive et rationnelle des tarifs de l'électricité. Intervenant au cours de la 18e journée de l'Energie tenue cette année sous le thème: «Une nécessaire transition énergétique pour garantir le développement durable», le Premier ministre par intérim, ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a prôné hier une augmentation des tarifs de l'électricité d'une manière progressive et rationnelle en tenant compte du pouvoir d'achat des citoyens. Pour M.Yousfi, le citoyen «doit contribuer un peu plus à la facture énergétique» au fur et à mesure que son niveau de vie et son pouvoir d'achat augmentent, mettant l'accent sur la nécessité d'introduire davantage l'énergie dans les foyers. Le Premier ministre par intérim a relevé que la facture énergétique du pays «s'alourdit» d'année en année en raison d'une «hausse fulgurante» de la demande interne. En 2013, le facture énergétique du pays s'est élevée à près de 40 milliards (mds) de dollars, un montant appelé à doubler à l'horizon 2030, a indiqué le Premier ministre par intérim et ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi. Il met en garde contre une hausse fulgurante de la demande nationale. Les tarifs d'électricité n'ont pas été augmentés depuis 2005 et doivent être revalorisés de 11% chaque année pour pouvoir financer les investissements liés à l'augmentation de la capacité de production de Sonelgaz, avait avancé le P-DG du groupe public, M.Nourredine Boutarfa. D'ici à 2020, Sonelgaz qui produit et distribue de l'électricité, aura besoin de 3.000 milliards (mds) de DA, soit 300 mds DA annuellement pour mener son programme d'investissement, alors que ses revenus annuels ne dépassent pas les 250 mds de DA. Le déficit financier auquel a fait face le groupe en 2011 et 2012 a été comblé grâce à des crédits bancaires sur 20 ans, une mesure prise par le gouvernement et qui avait permis à Sonelgaz de maintenir ses investissements. «Nous avons consommé en 2013 l'équivalent de 55 millions de tonnes équivalent pétrole (tep), dont la valeur se situe entre 35 et 40 mds de dollars. En 2030, avec le taux de croissance enregistré ces dernières années nous allons plus que doubler notre consommation», a déclaré M.Yousfi au cours de la 18e journée de l'énergie organisée par l'Ecole nationale polytechnique. Le plus inquiétant c'est que la demande pourrait doubler dés 2024 si la consommation de l'énergie continue à progresser de 7% par an, anticipe déjà le ministre de l'Energie. M.Yousfi a rassuré pour autant sur la sécurité énergétique du pays à long terme, en indiquant que l'Algérie va aller graduellement vers une transition énergétique qui sera adossée sur un modèle énergétique, assurant le développement des énergies renouvelables, l'économie de l'énergie et l'optimisation des énergies fossiles, appelant notamment à exploiter le gaz de schiste. Dans son exposé détaillé sur la diversification du bouquet énergétique national, le Premier ministre par intérim a considéré que le recours de l'Algérie au nucléaire à long terme sera limité. «Il ne faut pas se faire d'illusions. Si (le recours) au nucléaire est nécessaire à long terme, il sera cependant limité.» «Quels que soient les efforts que nous allons faire dans dix ou quinze ans, nous ne pourrons avoir au mieux que 30% de notre consommation en électricité à partir des énergies renouvelables. Pour l'énergie nucléaire, nous aurons peut-être notre première centrale à partir de 2025 ou 2030, faible en matière de capacité mais avec de nouveaux réacteurs beaucoup plus sûrs et consommant moins d'eau», a tenu à préciser le Premier ministre par intérim. En dépit de leur coût élevé, les énergies renouvelables vont figurer dans le pôle énergétique de l'Algérie de 2030, avec l'ambition de produire 12.000 MW d'électricité renouvelable à partir de cette date, a promis M. Yousfi.