Le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Garcia-Margallo y Marfil, a déclaré, samedi à Alger, que le dossier sahraoui doit être traité conformément aux résolutions des Nations unies. C'est la douche espagnole! Indéniablement, Madrid s'éloigne de Rabat. Le projet marocain d'autonomie ne fait pas recette comme il ne s'impose pas en tant qu'unique solution au conflit du Sahara occidental. Ce qu'appelle de tous ses voeux le roi du Maroc qui remue ciel et terre pour rallier à cette position, qui dénie au peuple sahraoui le droit à l'autodétermination, les grandes puissances occidentales au sein du Conseil de sécurité. Un projet qui prend de l'eau de toutes parts après que le secrétaire général de l'Organisation des Nations unies ait mentionné dans le rapport qu'il doit remettre le 17 avril au Conseil de sécurité que «le dossier du Sahara occidental est un problème de décolonisation... les efforts de l'ONU restent d'une forte importance jusqu'à ce que le statut final du Sahara occidental soit défini». L'Espagne lui emboîte le pas et prend ses distances avec le Maroc. Quitte à froisser Mohammed VI. La déclaration du chef de la diplomatie espagnole ne souffre d'aucune ambiguïté. «La position de l'Espagne concernant le problème du Sahara occidental est connue. Pour nous, c'est une question de décolonisation qui doit être réglée dans le cadre des Nations unies et à travers des négociations entre les deux parties (Maroc et Front Polisario)», a fait savoir José Manuel Garcia-Margallo y Marfil en marge du Forum économique algéro-espagnol qui s'est tenu dans la capitale algérienne. «Le conflit du Sahara occidental «doit trouver sa solution par des négociations, entre les deux parties, et conformément aux résolutions des Nations unies, pour dégager une formule qui prévoit l'autodétermination du peuple sahraoui», a tenu à préciser le ministre espagnol des Affaires étrangères. Quant à l'élargissement du mandat de la Minurso, Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental, à la protection des droits de l'homme sur lequel doit se prononcer le Conseil de sécurité avant la fin du mois d'avril, le chef de la diplomatie espagnole a indiqué que son pays attendait de connaître le rapport du secrétaire général de l'ONU, sur la base des éléments avancés par son envoyé personnel au Sahara occidental, Christopher Ross, avant de se prononcer. De quoi mettre sur des charbons ardents le Palais royal.