Par ailleurs, onze policiers ont été blessés hier dans un attentat contre leur bus dans un quartier de l'est de Sanaâ abritant les ambassades de Grande-Bretagne et du Qatar, a indiqué un responsable. Les forces yéménites ont tué à Sanaâ un chef d'Al Qaîda soupçonné d'implication dans des attentats et des enlèvements d'étrangers, portant un nouveau coup au réseau extrémiste, cible depuis plus d'une semaine d'une offensive de l'armée. L'armée yéménite a lancé le 29 avril une opération d'envergure pour déloger Al Qaîda de ses bastions des provinces de Chabwa et d'Abyane (sud), en affirmant lui avoir infligé de lourdes pertes et lui avoir pris plusieurs positions et secteurs. «Ces énormes pertes vont pousser Al-Qaïda à commettre des actes hystériques et désespérés, en mobilisant ses partisans et ses cellules dormantes pour s'en prendre aux officiers de la police et de l'armée», a averti le ministère de l'Intérieur. L'opération militaire vise Al Qaîda dans la Péninsule arabique (Aqpa), bien implanté dans le sud et l'est du Yémen et considéré comme la plus dangereuse des branches du réseau extrémiste par les Etats-Unis, principal allié du Yémen dans la lutte anti-terroriste. Outre cette offensive, les insurgés d'Aqpa sont régulièrement visés par des attaques menées par des drones américains, dont l'usage a été défendu par le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi en personne. Lors d'un accrochage avec les forces de sécurité près du palais présidentiel à Sanaâ jeudi soir, Mohamed Saïd al-Chabwani, «l'un des membres d'Al Qaîda les plus dangereux et les plus recherchés», a été tué, a indiqué un porte-parole du haut comité de la sécurité. Il était aussi «l'un des chefs du réseau (...) impliqué dans l'enlèvement et l'assassinat de policiers et de ressortissants étrangers», a-t-il précisé dans un communiqué. Traqué par les forces de sécurité qui tentaient de l'arrêter sur la rue 45, il a ouvert le feu contre ses poursuivants, qui ont répliqué «le tuant et tuant l'un de ses accompagnateurs», a ajouté le porte-parole. Trois autres personnes qui se trouvaient dans la voiture à bord de laquelle circulait le suspect ont été arrêtées, don deux ont été blessées dans la fusillade, a indiqué une source policière. Mercredi déjà, les forces de sécurité avaient annoncé avoir abattu Waël Abdallah Massoud al-Waëli, le chef «d'une cellule terroriste», responsable du meurtre d'un Français lundi à Sanaâ. Et le ministère de l'Intérieur avait annoncé l'arrestation de «cinq terroristes d'Al Qaîda et la saisie d'armes et de munitions à Sanaâ». Jeudi soir, l'ambassade d'Arabie saoudite a essuyé des tirs, des inconnus circulant en voiture ayant ouvert le feu sur des gardes de la chancellerie avant de prendre la fuite, selon une source de sécurité. La multiplication des actes de violence a conduit les Etats-Unis à annoncer cette semaine la fermeture «jusqu'à nouvel ordre» de leur ambassade au public. Contrairement aux représentations des Etats-Unis, de Grande-Bretagne ou du Qatar, installées dans le nord de Sanaâ, l'ambassade d'Arabie saoudite est située dans le quartier diplomatique de Hadda, dans le sud de la capitale, théâtre ces derniers mois d'attaques armées et de rapts visant diplomates ou ressortissants étrangers. Le 2 mai, Qassem al-Rimi, chef militaire d'Aqpa, a menacé de représailles les autorités yéménites, qu'il a accusées de faciliter les attaques de drones américains contre son groupe. Il a averti que ses hommes frapperaient «tout établissement, ministère, campement ou caserne dès lors que les moudjahidine ont la preuve de leur implication pour avoir placé des puces» ou «pour avoir servi d'intermédiaire avec les Américains».