Devant le boycott de nombreux partis de l'opposition, la participation du FFS aux consultations compte beaucoup pour le pouvoir. Il maintient le suspense jusqu'à la dernière minute. Le Front des forces socialistes (FFS) ne donne jamais carte blanche dès le départ. Il opte pour la même méthode que la présidentielle. Le vieux parti de l'opposition tergiverse dans sa décision sur sa participation aux consultations constitutionnelle. Ira-t-il ou n'ira-t-il pas chez Ouyahia? La question reste encore pendue. Alors que le directeur de cabinet de la Présidence a entamé ses consultations depuis dimanche dernier et que plusieurs partis ont affiché leurs positions, le FFS traîne le pas. «Nous n'avons pas encore tranché cette décision», indique une élue du parti qui précise qu'une telle décision nécessite de larges discussions. «Il y a un groupe de travail qui discute avec la base à propos de la participation ou pas aux consultations», nous confie la même source. Selon une source proche de la direction du parti, cette affaire sera probablement scellée durant cette semaine. «La direction du parti s'est réunie mardi dernier pour s'entendre sur ce qu'il y a lieu de faire», précise notre source sans pour autant donner plus de précisions. Le FFS pourrait convoquer une réunion du conseil national pour décider s'il prendra part aux consultations ou pas. Devant le boycott de nombreux partis de l'opposition, le pouvoir souhaite fortement la participation du FFS aux consultations. Or, le parti déclinera certainement l'invitation du directeur de cabinet de la Présidence. N'étant pas convaincu de cette démarche dès le départ, le parti de Aït Ahmed se voit mal adhérer à ce projet. Pour la direction du parti, la seule solution appropriée à la crise actuelle est la mise en oeuvre d'un véritable processus de transition démocratique pour la reconstruction d'un consensus national. Son secrétaire national, Ahmed Betatache, estime que c'est l'unique moyen permettant l'élaboration d'une Constitution consensuelle dans laquelle toutes les sensibilités et les franges de la société vont se reconnaître. Le premier responsable du parti appelle à la reconstruction du consensus national avant la mise en place d'une «Constitution consensuelle» qui nécessite l'implication de tous les acteurs politiques du pays. S'exprimant lors d'une réunion avec les élus locaux tenue à Tizi Ouzou, M.Betatache a soutenu que réviser la Constitution avant le consensus national c'est «mettre la charrue avant les boeufs». Ce dernier a plaidé en faveur d'un débat profond pour la «reconstruction d'un consensus national». Il faut dire qu'avec le boycott des consultations, le FFS confirme son refus de cautionner toute démarche du pouvoir. Le parti qui a boycotté l'élection du 17 avril dernier a refusé d'assister à la cérémonie d'investiture du président Bouteflika et décliné son offre d'intégrer le nouveau gouvernement Sellal. La réponse du FFS va sans doute accentuer l'échec d'un projet de révision de la Constitution qui se veut consensuel.