L'hôtel Mazafran à Zeralda, lieu de la Conférence nationale sur la transition démocratique Il reste pour les animateurs de la Coordination d'obtenir le soutien de tous les invités à la plate-forme de la conférence. C'est le jour J. Après plusieurs mois de contacts, de discussions et de préparation, la Conférence nationale sur la transition démocratique s'ouvre aujourd'hui à l'hôtel Mazafran à Zeralda à l'ouest d'Alger. Cette conférence est initiée par la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (Cltd), créée dans le sillage de l'élection présidentielle du 17 avril 2014 par le RCD, le MSP, Jil Jadid, Ennahda, le FJD et l'ancien chef de gouvernement, Ahmed Benbitour. Elle regroupera toutes les forces de l'opposition en vue, toutes tendances confondues. Pour la première fois dans l'histoire de l'Algérie contemporaine, les islamistes, les laïcs, les démocrates, les socialistes et les nationalistes se rencontrent pour tenter de trouver une issue à la crise nationale. «C'est une initiative louable qui peut devenir une alternative efficace si ses initiateurs l'ouvraient à l'élargissement à de nouvelles propositions et énergies», a estimé Ali Brahimi, porte-parole du Mouvement citoyen pour les libertés et le développement (Mcld). Invité à la conférence à titre personnel, notre interlocuteur annonce qu'il répond présent «par principe». Pour lui, la plate-forme de la conférence comporte les éléments essentiels de la problématique du retour au processus démocratique. Cependant, il soutient qu'il reste encore à prendre en charge certaines questions liges dont «se sert le pouvoir pour diviser le peuple». Ali Brahimi, ancien cadre du FFS puis du RCD, ancien détenu du Printemps amazigh d'avril 1980, ancien député est l'une des centaines de personnalités invitées à la conférence de transition. Les membres de la Cltd ont réussi à avoir la participation de figures nationales à l'instar de Ali Yahia Abdenour et Mokrane Aït Larbi. Pas moins de cinq anciens chefs de gouvernement (Sid Ahmed Ghozali, Ahmed Benbitour, Mouloud Hamrouche, Ahmed Benbitour et Ali Benflis) se réuniront aujourd'hui à l'hôtel Mazafran. Cette conférence est tellement importante qu'elle a éclipsé les consultations sur la révision de la Constitution menées par le ministre d'Etat, directeur de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia. Il reste donc pour les animateurs de la coordination d'obtenir le soutien de tous les invités à la plate-forme de la conférence rendue publique il y a quelques jours. Cela même si parmi les participants, il y a ceux qui viennent juste pour donner leur avis. Cette plate-forme édicte les raisons de la transition démocratique, les principes et les règles, les objectifs et les mécanismes ainsi que les critères pour une transition démocratique. Cette plate-forme semble avoir l'assentiment de tous les partis, étant donné qu'aucun courant n'a cherché à influencer le document par son orientation idéologique. Seules la sortie de crise et une transition démocratique comptent. Selon le document, le projet vise «à endiguer la crise multidimensionnelle qui menace la nation par l'organisation d'une période de transition permettant à chacun et à chacune de contribuer à la mise en place d'institutions légitimes et crédibles et projeter notre pays dans l'ère de la gestion démocratique de la cité et de l'alternance par la seule voie des urnes». La Cltd qui veut aboutir à imposer son projet au pouvoir n'exclut pas ce dernier de sa démarche. «Cette plate-forme est une offre de dialogue à toutes les forces politiques, parmi lesquelles celles qui ont accaparé le pouvoir en vue d'élaborer un pacte pour accompagner et encadrer la période de transition jusqu'à l'établissement d'institutions démocratiques», peut-on lire dans le préambule du document. Lequel document qui a convaincu les forces de l'opposition. Ali Brahimi estime que lors de cette conférence, il faut proclamer expressément les libertés religieuses absolues de culte et de conscience. Il plaide aussi pour la reconnaissance «définitive et complète» des droits culturels et linguistiques des amazighophones. Il ajoute que la dissolution de la police politique est un autre axe essentiel de la transition vers la démocratie.