La Bosnie commémorait samedi dans la division l'attentat de Sarajevo qui a fait basculer l'Europe il y a 100 ans dans la Première guerre mondiale, Serbes et musulmans ayant des perceptions différentes de l'auteur de l'assassinat de l'archiduc héritier d'Autriche François-Ferdinand, le Serbe de Bosnie Gavrilo Princip. A Sarajevo, le centenaire sera marqué par un concert dans la soirée de l'orchestre philharmonique de Vienne, alors capitale de l'empire austro-hongrois, que le jeune nationaliste Gavrilo Princip avait frappé en assassinant François-Ferdinand et son épouse Sophie. Ce sera le point d'orgue d'une série de manifestations culturelles et sportives financées par l'Union européenne, mais dont les dirigeants seront les grands absents. Les dirigeants serbes de Bosnie et de Serbie se retrouvent à Visegrad, en Bosnie orientale, où ils rendent hommage à Gavrilo Princip qu'ils considèrent comme un "héros". Dès l'annonce, il y a plus de deux ans, des commémorations européennes à Sarajevo, une ville majoritairement musulmane, les Serbes avaient refusé de s'associer à ces cérémonies, dénonçant une approche "révisionniste" de l'histoire qui qualifie Princip de "terroriste" et fait, selon eux, porter indûment sur les Serbes la responsabilité de la guerre.