Suspendue sur demande du wali à Alger pour voir le chef du gouvernement, la session ordinaire de l'APW de Béjaïa, ouverte lundi dernier, a repris ses travaux hier avec, au menu, le logement sous toutes ses formes. Les responsables du secteur de l'habitat se sont succédé pour présenter des communications détaillées sur la situation du logement à travers le territoire de la wilaya de Béjaïa. S'appuyant sur les derniers chiffres, les directeurs de l'Opgi, l'Aadl, la CNL ont brossé un tableau exhaustif de la situation de ce secteur névralgique. Dans son intervention, le premier responsable de la Direction de l'habitat et des équipements publics (Dlep) relèvera un nombre important de projets à l'arrêt. M. Bachir Saïghi fera remarquer qu'à l'origine de ces projets en souffrance, il y a le problème du foncier. Des litiges nombreux existent entre les propriétaires des terrains choisis pour l'implantation des projets en question et l'Aadl. Ce qui s'est répercuté par un grand retard dans leur concrétisation. A cela, l'orateur ajoutera d'autres insuffisances dont le manque de moyens humains et matériels (agrégats et ciments). Lui succédant, le directeur de la Caisse nationale du logement (CNL) fera un exposé détaillé des réalisations de son département qui s'illustre par un soutien aux bénéficiaires et aux promoteurs. Il clarifiera égalment la multitude de formules d'acquisition de logements que sa direction a développée à l'endroit des demandeurs. Au passage, il soulignera le handicap de l'éloignement de sa direction par rapport au chef-lieu de wilaya. La directrice de l'Aadl a, quant à elle, présenté devant les élus de l'APW les projets inscrits au niveau de son agence en mettant en exergue les entraves rencontrées pour leur concrétisation. Aussi, est-il relevé le manque du foncier qui a contraint cette agence à ne retenir que 512 bénéficiaires sur les 13 255 demandeurs. Dans les débats, il a été relevé un déficit important en matière de logement sociaux. Les élus sont allés jusqu'à qualifier les réalisations existantes d'insignifiantes par rapport à la demande qui s'élève à 60.000, déclarent-il encore. Ils ont insisté auprès des responsables concernés en vue d'alléger les modalités d'acquisition afin de faire bénéficier le maximum de citoyens. De son côté, l'administration représentée par le wali et les directeurs de wilaya a tenté d'apporter les réponses aux interrogations de l'Assemblée populaire de Béjaïa en faisant ressortir que le secteur de l'habitat et celui de la jeunesse restent prioritaires. A ce titre, il reconnaîtra la mise à l'arrêt de nombreux projets en raison du faible coût de réalisation du mètre carré, qui revient à 16.000 DA. Même les appels d'offres ne trouvent plus preneurs, explique-t-il encore avant d'ajouter que «les entreprises engagées dans les exercices précédents abandonnent les chantiers inachevés». C'est pourquoi, «le gouvernement a opté pour le relèvement des prix à 18.000 DA », informe-t-il à la fin. Enfin, le nombre de demandeurs de logements à Béjaïa avancé par les élus est réfuté par les autorités qui parlent de 30.000 seulement, dont 8.000 à Béjaïa-ville. La session se poursuivra aujourd'hui pour débattre de la saison estivale et de l'environnement.