L'ambiance est toujours de mise dans la ville culturelle de Yemma Gouraya. La 12e édition du Festival de la chanson amazighe se poursuit comme il se doit à la grande surface du Lac à la promenade Leonardo Fibonnaci et à la grande salle du Théâtre régional Malek-Bouguermouh de Béjaïa. Concert de chant, exposition, contes et conférences-débats sont au menu de cette nouvelle édition. Après la soirée musicale inaugurale, les Béjaouis ainsi que leurs hôtes de la saison estivale ont eu droit à des plateaux riches et variés. A la troisième soirée le public a suivi le chanteur Massinissa dans le style chaoui, Syamour, la chanson kabyle a été représentée par Kamel Iguemane qui revient sur la scène artistique après une éclipse remarquable, l'autre chanteur kabyle, Boudjemaâ Agraw, un chanteur engagé, de longue date de surcroît, dans toutes les luttes et combats pour l'identité et la culture amazighes. Guerbès était aussi l'autre chantre qui a participé à l'animation de cette troisième soirée. Quant à la soirée d'hier, elle devait être animée par Lani Rabah, Zahir Abdjaoui, Massi, et la troupe Cirta. Aujourd'hui, soit la cinquième soirée, le plateau du site principal sera animé par Chérif Hamani, le groupe Thalasa d'El Kseur, la chanteuse Wissam dans le style kabyle, le chanteur vedette Hassen Dadi dans le genre chaoui et le groupe El Hoggar-Djanet dans le style tergui. Quant au volet relatif aux débats, le public béjaoui et les adeptes de la chanson amazighe dans son genre Achewik, ont eu droit à une démonstration sur les origines flamenco des Achewik avec M.Gouri, un concertiste et enseignant en musique en France. Tahar Aïssi, de son côté, a présenté sa thèse sur la chanson engagée d'expression amazighe. Avec Ali Sayad, ils ont présenté, chacun de son côté, des témoignages sur Abdelkader Meksa pour qui cette nouvelle édition a été dédiée. Une nouvelle édition, en somme, riche en couleurs et en sonorités de l'avis des connaisseurs en la matière en plus de la qualité des stars invités pour l'animation (chanson, conférence, contes...), il y a aussi la qualité de la prise en charge de la sonorisation, de la lumière et de la scène. Ceci est bien aussi l'avis des stars invitées à l'instar de Si Moh, Rabah Inaslyen, Ideflawen. Je pense que l'ambiance festive est à la hauteur des attentes du public béjaoui et leurs hôtes de la saison estivale; pourvu que cela dure et vivement la prochaine édition où il est impératif de passer à un stade supérieur en faisant de cette grande manifestation culturelle un véritable festival culturel amazigh sur tous les plans» nous déclare Mohand Aït Ighil, dramaturge, militant de la cause amazighe et l'un des initiateurs de ce festival dans les années 1990.