Un groupe armé tunisien lié à Al-Qaïda a annoncé son soutien à l'organisation jihadiste Etat islamique (EI) l'appelant à agir hors de Syrie et d'Irak, a rapporté samedi le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE. "Les frères moujahidine de Okba Ibn Nafaâ (...) appuient et soutiennent fortement l'Etat islamique et l'appellent à avancer en passant les frontières et en écrasant partout les trônes des tyrans", selon un communiqué traduit par SITE. La Tunisie pourchasse depuis près de deux ans les combattants de la "Phalange Okba Ibn Nafaâ" dans les massifs montagneux à la frontière tuniso-algérienne, notamment le mont Chaambi considéré comme le fief du groupe jihadiste. Cette annonce intervient alors que le gouvernement tunisien a dit craindre des attaques pour faire dérailler les élections législatives et présidentielle prévues en octobre et novembre. Si les autorités annoncent régulièrement des coups de filets, elles ne sont jamais parvenues à neutraliser le groupe. Elles attribuent notamment à ces jihadistes l'attaque la plus sanglante de l'histoire de son armée qui a coûté la vie à 14 soldats en juillet 2014. Ce groupe a aussi revendiqué un assaut quelques semaines plus tôt contre le domicile du ministre de l'Intérieur, tuant plusieurs policiers. La "Phalange Okba Ibn Nafaâ" est considérée par les autorités tunisiennes comme appartenant à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). L'annonce de son soutien à l'EI intervient quelques jours après que les branches maghrébine (Aqmi) et yéménite (Aqpa) d'Al-Qaïda ont appelé les jihadistes en Irak et en Syrie à s'unir contre la coalition internationale initiée par Washington qui vise à détruire le groupe. Le groupe EI a pris ses distances avec Al-Qaïda et proclamé un "califat" sur une partie de l'Irak et de la Syrie. La Tunisie a été profondément déstabilisée par les attaques jihadistes qui ont coûté la vie à plusieurs dizaines de militaires et policiers depuis la révolution de 2011. Le pays a aussi été plongé dans une profonde crise politique en 2013 à la suite des assassinats, attribués aux jihadistes, de deux figures politiques anti-islamistes.