Stop! On ne marche pas... La journée du 1er Novembre a été marquée par plusieurs manifestations politiques au coeur d'Alger. Des centaines de policiers civils et en uniformes squattent tous les espaces et occupent les moindres recoins susceptibles de rassembler du monde. Il était 10 h à peine lorsqu'un groupe d'individus forme un début de foule scandant brusquement: «Ça suffit», qu'aussitôt l'assaut leur fut donné! Le pavé de la Grande Poste à Alger a vite changé de résonance. Une vingtaine de personnes ont étés brutalisées avant de se voir embarquées manu militari dans des fourgons de la police déjà sur place depuis l'aube. Des arrestations en cascade ont été faites devant le regard médusé des centaines de passants. Même l'interdiction a été faite aux simples curieux pour s'approcher ou de s'arrêter devant la Grande Poste. «Circulez!», crie le policier vers une dame, la cinquantaine, qui venait de s'arrêter, choquée par les scènes d'arrestation. Arezki Ibersienne, un jeune journaliste, a eu son lot de violence. A peine a-t-il tenté de s'approcher du lieu du rassemblement pour parler avec les manifestants et prendre quelques photos avec son téléphone portable, qu'il se voit encerclé, basculé et délesté de son appareil par une dizaine de policiers qui l'avaient encerclé. «Il m'ont vu prendre une photo après avoir été contrôlé trois fois par les policiers, ils m'ont enlevé mon téléphone portable avant de supprimer des photos et des vidéos», témoigne-t-il encore sous le choc. Arezki Ibersiènne poursuit: «Ils m'ont bousculé et tenté de m'embarquer avant que leur supérieur n'intervienne pour leur demander de me laisser tranquille.» Au même moment, une vingtaine de femmes, d'hommes et de sympathisants de l'association SOS Disparus, un collectif des familles des personnes disparues pendant la décennie noire en Algérie, ont été embarqués manu militari par les agents de la police dés qu'ils eurent tenté de tenir leur rassemblement pacifique. Toujours dans la capitale et au même moment, d'autres manifestants ont été arrêtés par la police au niveau de la place de la Liberté de la presse située dans la rue Hassiba-Ben Bouali à Alger. Plusieurs militants du parti de l'opposition le Mouvement démocratique et social (MDS) ont été embarqués et conduits à un commissariat de police parce qu'ils avaient tenté d'organiser une marche pacifique dans les rues de la capitale.