Un des meilleurs groupes musicaux de la scène actuelle algérienne Un raz-de-marée musical a déferlé le 31 décembre dernier à la salle Ibn Khaldoun, fêtant ainsi le Nouvel An dans la joie, la folie et la bonne humeur. C'est véritablement comme à un vin de bon cru qui se bonifie avec le temps que Djmawi Africa s'est littéralement adonné ces dernières années. Pour preuve, le concert que le groupe a donné mercredi dernier à la salle Ibn Khaldoun, à l'occasion de ses 10 ans d'existence, 10 ans de création musicale et quelle création! Une musique bien mûrie au fil des rencontres et des expériences et qui témoigne d'un brassage et une richesse musicale incroyable. Impossible de cantonner en effet cette formation dans un seul registre, tant chaque morceau regorge de moult influences multiethniques. Du gnawi, chaâbi en passant par l'afro- maghrébin et le ton celtique, chaoui, berouali ou encore raï. Les genres bien de chez nous se marient très bien avec les sonorités occidentales telles un violon faisant pleurer un son malouf, sur lequel vient s'adosser un beat africain, le tout pour se clore en un gigantesque feu d'artifice rappel mystico-spirituel marocain. C'est dans une salle comble et une ambiance de folie que s'est produit le groupe le jour de l'An, égrenant durant deux heures et demie de concert les plus beaux titres de leurs albums Mama et Avancez l'arrière, devant un parterre d'assistance hystérique, composé majoritairement de jeunes et moins jeunes. Djmawi Africa, c'est aussi une palette musicale très variée en témoigne toute cette panoplie d'instruments sur scène, entre batterie, guitare, violon, clarinette et kora, notamment. L'artiste chanteur Djamil n'a de cesse durant le concert de communiquer avec le public dans un sympathique échange bien interactif, confiant ainsi au public ses plus drôles anecdotes sur le parcours du groupe, mais aussi comment sont nées quelques-unes des chansons du groupe. 20h30 le concert démarre. Les chaises se vident spontanément pour laisser place à un public assoiffé de distractions qui se met en bas de la scène pour danser. L'air est au reggae rastafari et aux autres sonorités maghrébines. Entre Benbouzian et Ellah ya shafi, le public exulte et continuera à s'éclater sur une musique des balcons à la Emir Kusturica, auquel viendront s'adouber les aspirations africaines avec Africa bladi bombara, sur un rif afro-gnawi et pousser le public jusqu'à la transe. La prestation des musiciens est magistrale. Leur évolution est perceptible. Le groupe entonnait Avancez l'arrière puis Meriem, en faisant un va-et-vient continu entre le premier album et le dernier, une sorte de voyage dans le temps, revisitant ainsi leurs plus beaux tubes, dont le fameux hchiche poids chiche que fredonnait le public à l'unisson. Après avoir mis le feu avec ce titre, le groupe déroulera Bezaf, dejabl et remettra encore une couche d'ambiance et d' émotion avec des extraits de Mama et de poursuivre avec Dellali du second album, dont un très bon clip est né signé par le réalisateur Damien Ounouri, pour finir enfin par Berani ghrib. Une fin tout en apothéose! Rappelons qu'un mur pour les fans a été dressé à l'entrée de la salle Ibn khaldoun invitant le public à annoter ses petits mots d'amour envers son groupe fétiche. Des tee-shirts, et autres tasses à l'effigie du groupe, ainsi que le dernier album étaient à la vente aussi.